Contrainte n Avec la cherté du poisson de mer, à l'exemple de la sardine cédée entre 300 et 350 dinars le kg, les amateurs ont dû se rabattre sur les poissons d'eau douce pour garnir leur table. Le poisson d'eau douce, à l'exemple de l'anguille, de la carpe et du mulet, fait recette ces derniers jours dans la wilaya d'El-Tarf. L'anguille cédée entre 150 et 200 DA la pièce, selon son calibre, et la carpe et le mulet, vendus à 400 DA le kg, sont en effet très demandés, même si de nombreuses ménagères jugent le prix «encore excessif». Aidés par le mauvais temps qui sévit à l'heure actuelle, provoquant une relative agitation de la mer, les vendeurs de poissons d'eau douce écoulent facilement leur produit provenant des lacs et des mouillères de la région d'El-Kala, en particulier des lacs Oubeira et Tonga d'où s'est retiré le concessionnaire privé qui les exploitait jusqu'à une date récente. L'abandon de ces deux sites, riches en anguilles et en diverses autres espèces, a donné des idées à des dizaines de pêcheurs qui n'hésitent plus à se rendre sur les lieux avec tout leur arsenal dont des nasses et des filets pour pêcher du poisson revendu sur des étals de fortune. Le revers de la médaille est que cette pêche jugée extensive fait planer la menace d'une disparition pure et simple de certaines espèces au niveau de ces plans d'eau, comme l'anguille et le mulet, aujourd'hui vendus dans les principaux marchés de la wilaya, mais également dans des wilayas limitrophes. Se référant aux résultats positifs enregistrés au niveau des lacs Mellah, Tonga et Oubeira, dont l'exploitation avait été concédée à un opérateur privé dans un passé récent, les pouvoirs publics estiment que les étangs, mouillères et autres lagunes sont des sites appropriés pour le développement de la pisciculture et l'aquaculture. Les responsables locaux du secteur, conscients de l'importance de cette ressource en matière de création de richesses et d'emplois, ont d'ailleurs accordé plusieurs projets d'investissement pour le développement de la pêche continentale dans les lacs et mouillères avec une reconstitution des stocks ichtyologiques. Ces derniers se feront par des lâchers d'alevins d'espèces autochtones, la mise en place d'un centre d'alevinage pour le repeuplement des plans d'eau, le développement de la pêche lagunaire et la réalisation d'un parc à mollusques associé à une unité d'élevage de crevettes et de palourdes en semi-intensif, a-t-on indiqué à la direction de la pêche de la wilaya. La production de poisson d'eau douce pour l'exercice 2010 a été évaluée à quelque 150 tonnes, avec la création de 110 emplois directs.