Classement n Avec un pactole estimé entre 40 et 70 milliards de dollars, Moubarak, ses fils Gamal et Alaâ ainsi que leur mère Suzanne, se placeraient dans le top-ten des magnats de la planète. Les dictateurs du Moyen-Orient, il faut le reconnaître, ne font pas dans le détail quand il faut se servir à la source. Ils voient grand et leur appétit n'a pas de limites. Commençons par le plus récent des dictateurs que la rue a chassé hors de son palais et même du pays : Zine El-Abidine Ben Ali. Sa fuite est si récente qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible, de dresser un état exact des biens qu'il a subtilisés à la Tunisie. Pas seulement lui. La fratrie de sa femme, les frères de Leïla Trabelsi. Selon une première estimation, l'ex-Président possède à Paris et en Province de nombreux biens immobiliers. Les Suisses qui n'ont pas été saisis officiellement par les nouvelles autorités de Carthage, pensent que Ben Ali aurait des avoirs dans leurs banques. Un spécialiste de la Tunisie apparemment très au courant du moindre détail sur la gabegie des trabelsi, pense que le frère aîné de la fratrie, Belhassen aujourd'hui en fuite au Canada, détenait, à lui seul, 30% du produit intérieur brut du pays. Ce qui est énorme ! Madame Ben Ali, elle-même, a retiré à la veille de sa fuite vers Dubaï, une tonne et demie d'or de la Banque centrale de Tunisie avec l'accord verbal de son mari. Malgré les dénégations des services financiers du pays, le démenti officiel viendra du Fonds monétaire international qui a constaté que sur les six tonnes et demie d'or dont disposait la banque, il ne restait plus que cinq tonnes. Autrement dit, la tonne et demie d'or manquante a bien été prise par l'épouse de Ben Ali. Quelques semaines avant l'invasion de l'Irak, et voyant le vent tourner en faveur de la coalition, le Président Saddam ne s'est pas gêné pour puiser, lui aussi, dans les caisses de l'Etat. Au mieux pour s'assurer d'un trésor de guerre, au pire pour se garantir une retraite dorée quelque part. Nous n'en savons strictement rien. Ce que nous savons avec certitude, en revanche, c'est que des soldats américains ont découvert dans la banlieue de Bagdad des valises remplies de billets. Il y en avait pour 700 millions de dollars. Ce que cet argent est devenu, personne ne le sait. Aurait-il contribué à l'effort de guerre de la coalition ou, au contraire, alimenté les caisses d'un Etat en banqueroute que des experts américains ont essayé de sauver du désastre. Là aussi, nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses. En revanche, des Irakiens dignes de foi et au-dessus de tout soupçon jurent avoir vu des semi-remorques en provenance de la Banque centrale de Bagdad prendre le chemin de la résidence du raïs. Plus près de nous, le Président Moubarak, ou plutôt l'ex-Président, qui ne s'est pas embarrassé pour faire main-basse sur une bonne partie des richesses de l'Egypte. «Maître» du PND, le parti au pouvoir, pratiquement élu à vie à la présidence et maître tout-puissant d'une armée qui reçoit chaque année un milliard et demi de dollars d'aides américaines, ne pouvait ignorer ses vieux jours. Au point d'ailleurs, et selon de nombreux spécialistes internationaux, qu'il s'est constitué une fortune colossale, estimée entre 40 et 50 milliards de dollars. Cette fortune se répartirait comme suit selon la première hypothèse : un milliard de dollars pour Suzanne, l'épouse de Moubarak, 10 milliards de dollars pour Moubarak lui-même, 7 milliards de dollars pour Gamal son fils cadet et 12 milliards de dollars pour Alaâ, le junior. Des voix s'élèvent aujourd'hui pour réclamer la restitution de tout cet argent qui appartient au peuple égyptien. Mais qui les écoutera ? Magouilles à Israël C'est le pays le plus pervers de la planète. Il se targue aux yeux du monde d'être un exemple, un modèle et même le seul modèle de démocratie au Moyen-Orient. Malheureusement, les scandales financiers provoqués par les plus hauts dignitaires du régime renseignent sur le degré de pourrissement auquel est arrivé cet Etat factice. Ehud Barak, ancien Premier ministre, a reconnu avoir perçu de l'argent et des billets d'avion de l'étranger. Sharon, un autre ancien Premier ministre, a, lui aussi, trempé dans ce genre de magouilles. Mais on n'a jamais pu les confondre. Et pour cause, il est dans un coma végétatif…