Si le vampire fait si peur, c'est parce que, dans les croyances, on lui attribue des pouvoirs et des facultés exceptionnelles. Il y a d'abord le fait que ce personnage ne soit ni tout à fait vivant puisqu'il est mort ni tout à fait mort parce que, en dépit de la mort, son corps s'anime. C'est pourquoi on l'appelle, dans de nombreux pays, «mort-vivant». Signalons que le mythe du non-vivant, ne trouve pas sa place dans l'eschatologie chrétienne qui divise l'autre monde en trois domaines : l'enfer pour les réprouvés, le paradis pour les bienheureux et le purgatoire où les pécheurs expient leurs fautes avant d'être admis au paradis. Cette faculté d'être à la fois mort et vivant fait que le vampire échappe à l'emprise du temps. Si on n'utilise pas contre lui les procédés qui le mettent hors d'état de nuire, il peut, dit-on, vivre indéfiniment ! C'est ainsi que Vlad Tapès, alias Dracula, traverse aisément les siècles, pour arriver, grâce à la plume d'un Bram Stocker, au XIXe siècle. Mais si Vlad Tapès n'a survécu, après sa mort que quatre ou cinq siècles, les vampires égyptiens, eux, ont traversé des millénaires, bénéficiant ainsi d'une quasi-immortalité. Quasi-immortalité mais pas immortalité parce que si le vampire ne peut pas être «tué» par des moyens conventionnels, on peut, en usant de procédés spéciaux avoir raison de lui. Bram Stocker, qui s'est inspiré de croyances transylvaniennes, fait mourir Dracula, en lui enfonçant un pieu dans le cœur, puis en lui coupant la tête. On frémit quand on pense que de pauvres gens, accusés de vampirisme, ont subi ce supplice.