C'est à cette période qu'apparaît Boubeghla, littéralement «l'homme à la mule», à cause de sa monture préférée : une mule. Il a d'abord parcouru la région de la Petite Kabylie pour sensibiliser les populations à la résistance, puis il s'est rendu dans le Djurdjura pour la même mission. C'est ainsi qu'il se retrouve à Azazga où il va rencontrer Fadhma n' Soumeur. Fadhma, de son côté, ayant appris l'avancée des Français, s'est préparée au combat. Elle a appelé à la mobilisation et des dizaines d'hommes et de femmes ont répondu à son appel. Il n'est pas habituel, dans ces rudes montagnes, qu'une femme se charge de la mobilisation des guerriers, mais Fadhma n'est pas une femme comme les autres : elle a l'aura des grands mystiques et son verbe puissant a pour effet d'entraîner les masses, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes. Après avoir organisé la défense de sa région, la jeune femme, avec une troupe de combattants, a entrepris de mobiliser les autres régions à la lutte. Elle appelle les tribus à lever l'étendard du djihad – la guerre sainte – et repousser l'envahisseur. C'est ainsi qu'elle fait la rencontre de Boubeghla qui, lui, venait pour la même mission, de la Kabylie orientale. Les deux troupes sympathisent et font route ensemble.