Paradoxe n A moins de quinze jours du premier stage des Verts sous la houlette du nouveau sélectionneur national Vahid Halilhodzic, les joueurs locaux tentent de décrocher des contrats pros, au moment où les pros prennent le chemin des pays du Golfe. La consécration de l'équipe nationale militaire lors des 5es Jeux mondiaux à Rio de Janeiro vient confirmer encore une fois que, malgré toutes les difficultés que connaît notre football et les manques en matière de formation, la pâte existe et les qualités intrinsèques du joueur algérien n'ont rien à envier à d'autres, il suffit juste de bien tailler et travailler la pierre pour en faire un bijou de valeur. L'autre indicateur qui renseigne sur les efforts à faire en matière de formation depuis la base, c'est le fait que deux ou trois éléments parviennent à accrocher le train du professionnalisme, même s'il s'agit de clubs de Ligue 2 française, comme viennent de le faire Brahim Boudebouda, l'ex-sociétaire du Mouloudia d'Alger, qui a réussi à décrocher un contrat professionnel au Mans et Sid Ali Yahia-Chérif, l'ancien de la JS Kabylie, qui a séduit le FC Istres, en attendant fort probablement le meilleur buteur du championnat Hilal Soudani qui s'apprête à faire le grand saut, peut-être au Portugal ou en France, voire Hadj Aïssa, toujours tenté par l'aventure professionnelle. Il faut dire que cela fait longtemps que nous n'avons pas assisté au départ de deux ou trois joueurs à la fois, tellement nos footballeurs, issus du championnat national, ne sont pas cotés ou ne savent pas s'exporter. Ces deux événements, dont la consécration chez les jeunes militaires (dont la moyenne d'âge est de 22 ans), sont un signal fort pour les responsables de la balle ronde algérienne de faire plus en direction de la formation de base et un clin d'œil au nouveau sélectionneur Vahid Halilhodzic de ne pas négliger la piste locale, surtout qu'au même moment ceux qu'on désigne comme les cadres de la sélection prennent la direction des pays du Golfe pour relancer leurs carrières ou,et surtout, préserver leurs niveaux de salaires vu qu'en Europe c'est la dèche et que leur cote a baissé. Après Nadir Belhadj qui a opté, l'année dernière, pour le club d'Es'saad du Qatar, c'est au tour de Antar Yahia de quitter l'Allemagne pour Annasr d'Arabie saoudite, de Mourad Meghni qui a opté pour Umm Salal du Qatar, de Karim Ziani qui a filé aussi au Qatar pour signer avec l'équipe d'Al-Jaish en attendant peut-être Madjid Bougherra qui a hâte, lui aussi, de rejoindre sa bande de copains, bien qu'il évolue aux Glasgow Rangers. C'est d'ailleurs la première fois que cinq Algériens, en plus d'Abdelmalek Ziaya qui évolue à l'Ittihad Saoudi, animent à la fois les championnats du Golfe persique et suscitent évidemment le débat sur ce choix sportif qui ne sied pas, selon certains, à leurs carrières, notamment vis-à-vis de l'Equipe nationale. La grande question qui se pose est d'ailleurs : quelle répercussion sur leur niveau, déjà que depuis une année ou plus il n'est plus au top ? Quand on connaît le niveau de ces championnats, il y a de quoi se poser des questions et douter sur les capacités de ces joueurs à retrouver leur potentiel qui a fait d'eux ce qu'ils sont devenus.