Hamrouche : «Rien de neuf» Dans un entretien accordé à Liberté, Mouloud Hamrouche affirme que l?élection présidentielle n?apportera aucun changement au pays, et ce, quel que soit le candidat élu. Selon ce politique, «la compétition est fermée» du fait que tous les candidats sont issus du système et qu?ils n?apportent pas de programme alternatif au «statu quo actuel». M. Hamrouche a parlé des conditions dans lesquelles se déroulait cette échéance électorale, notamment le déficit d?ancrage des partis politiques susceptibles de soutenir une réforme du système. Cette situation, explique M. Hamrouche, empêche la personne qui accède au pouvoir de stabiliser le pays et de l?engager dans une politique efficiente de réformes. Et de préciser que ce dernier a besoin d?une autre vision et d?autres instruments pour affronter les nouveaux défis de la mondialisation. Il ajoutera que seule l?armée, qui a les moyens matériels et intellectuels, est capable d?accompagner une réforme du système politique. Benflis, Sadi, Djaballah : annuler le scrutin de Marseille Les trois candidats à la présidentielle, Ali Benflis, Saïd Sadi et Abdallah Djaballah, qui ont déjà convenu une «coalition technique» pour empêcher la fraude, se réuniront aujourd?hui, sauf empêchement majeur, pour mettre au point leur programme d?action. Les trois candidats devront «arrêter les moyens pour parer à une éventuelle fraude massive» le 8 avril, mais également mener à terme «l?annulation du scrutin de Marseille», entaché «d?irrégularités». A noter que les directeurs de campagne des trois candidats à Oran se sont rencontrés hier au siège de la permanence du FLN pour dénoncer «certains services de l?administration locale et les supports du président-candidat qui s?agitent fébrilement pour mettre en branle la machine de la fraude», ont-ils indiqué. L?ambassade d?Algérie en France répond aux accusations de fraude L?ambassadeur d?Algérie en France a adressé, hier, des correspondances aux représentants des trois candidats, Benflis, Sadi et Djaballah dans lesquelles il apporte des précisions concernant le transport des électeurs, en indiquant que cette mesure répond au souhait des ressortissants éloignés des centres de vote et qu?elle a été utilisée lors des précédents scrutins. Et d?ajouter qu?elle n?a été reconduite qu?après sollicitation et insistance de responsables d?association et membres de groupements socioprofessionnels. Pour ce qui est du «comportement partisan» de certains électeurs à bord des bus, l?ambassadeur a déclaré que les services consulaires ne sont pas habilités à intervenir et qu?ils veillent au strict respect de la neutralité à l?intérieur des enceintes consacrées au scrutin. Le diplomate déclare, par ailleurs, que bien que non transparentes, les urnes sont scellées et surveillées jour et nuit par les représentants des candidats et que bon nombre de ressortissants, nouvellement immatriculés ou ayant atteint 18 ans le jour du scrutin, ne se sont pas présentés dans les délais légaux pour leur inscription. Les candidats à la présidentielle jugent «tardive» l?instruction de Zerhouni Le ministre de l?Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni a adressé, hier, une correspondance aux élus locaux dans laquelle il leur rappelle l?obligation de réserve et les exhorte à participer activement au gage de transparence du scrutin. Cette initiative est, cependant, jugée tardive par la plupart des directeurs de campagne des candidats à la présidentielle. Boumaza estime que le peuple doit faire le bon choix L?ancien président du Sénat, Bachir Boumaza, estime que si le président-candidat parvient à briguer un deuxième mandat, cela conduira le pays, non pas vers un régime présidentiel, mais plutôt «personnel». Boumaza explique que face aux choix présentés, aujourd?hui au peuple, ce dernier doit être très vigilant, car il lui faudra ou bien choisir un des cinq candidats qui promettent le changement dans le sens d?une plus grande démocratisation du pays ou alors opter pour celui qui réclame plus de pouvoir et qui veut changer la Constitution. Il indiquera, en outre, que ces élections «ne sont pas fermées dans la mesure où, quel que soit le bricolage qui pourrait être fait sur les résultats, elles ouvrent la porte à des changements très importants dans la gouvernance du pays».