Décision - La procédure du transfert des ports de pêche sous la tutelle du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, est toujours en cours et le dossier est ficelé. «Nous avons proposé des solutions pour la gestion des ports de pêche. Je tiens à préciser et réitérer que nous ne pouvons pas gérer cette ressource (halieutique Ndlr) si nous ne disposons pas de cet espace vital», a affirmé ce matin Abdallah Khanafou, premier responsable de ce secteur sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Selon lui, «le dossier est au niveau du bureau du Premier Ministre et il semble qu'il est à l'étude. De toutes les façons, il faut qu'il y ait une solution car la situation ne peut pas continuer vu l'état actuel des choses». Une situation qualifiée de «lamentable» et «d'anarchique» au niveau des ports de pêche par le ministre lui-même. «Nous avons argumenté la demande par la situation lamentable que vit la profession, le manque d'équipements, l'anarchie qui règne au niveau de nos ports, l'utilisation irrationnelle des espaces… C'est une question de gestion de ces espaces», a estimé M. Khanafou qui précise également : «Je pense que nous sommes les mieux placés parce que nous gérons la ressource en amont et en aval. Cela se fait ailleurs pourquoi pas chez nous ?». Le ministre semble convaincu plus que jamais que cette situation doit cesser pour permettre une gestion rationnelle de la ressource halieutique nationale. «Nous espérons mettre de l'ordre», a-t-il conclu à ce sujet. Par ailleurs et sans pouvoir donner un chiffre, le ministre a déclaré qu'il y aura une augmentation de la production de la ressource halieutique pour cette année. Une prévision qui a été établie à base d'une campagne d'évaluation des ressources halieutiques de l'Algérie lancée le 18 septembre dernier et qui est toujours en cours. «A présent, les premières données ne peuvent pas être communiquées. Mais je peux dire que nous avons des résultats encourageants sur ce qui a été fait sur le littoral. C'est une campagne pélagique qui concerne le poisson de surface, le poisson bleu notamment six espèces comme la sardine l'anchois, la sole, etc., parce que ces six espèces constituent 80% de la production nationale», s'est contenté de dire M. Khanafou. L'objectif de cette énième campagne d'évaluation 100% algérienne et avec des outils sophistiqués, permettra d'avoir une idée sur nos ressources, de cartographier les bandes de poissons en fonction de la température et de la salinité, en fonction des saisons et de les mettre à la disposition des professionnels pour en faire usage. Elle va permettre aussi la mise en place d'un plan de gestion de la ressource. Cette évaluation permettra également «de nous fixer sur les investissements à projeter. Nous ne naviguerons plus à vue dorénavant», a indiqué le ministre. «La ressource halieutique est renouvelable mais pas inépuisable» «La production nationale de poisson a baissé de 20%. Dans certains ports, la flottille de pêche est immobilisée à 50% et la moyenne nationale est de 30%», a révélé le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou. Une situation qui explique l'envolée des prix de la sardine ces derniers mois qui atteignent parfois les 400 DA/kg et bien plus, dans certains quartiers des villes intérieures. S'exprimant ce matin sur les ondes de la Chaîne III, M. Khanafou a estimé que «la ressource halieutique est renouvelable mais pas inépuisable. Donc, il faut savoir la gérer et assurer la pérennité de l'activité». Et pour cela un bateau scientifique sillonnera l'ensemble du littoral national pour tenter d'évaluer nos stocks de poissons grâce à une série de campagnes d'évaluation. La ressource halieutique nationale a été estimée en 2004 à 220 000 tonnes. Cependant, la nouveauté pour cette énième évaluation, qui doit se faire tous les cinq ans, «c'est que nous allons travailler en collaboration avec la Zale (Zone arabe de libre-échange), pour faire une corrélation en matière de données sur la ressource et projeter ces informations sur des images satellites. Actuellement, l'outil spatial entre dans l'aide aux pêcheurs. Il y a des pays qui nous ont devancés et qui sont en train d'orienter leur flottille en fonction des images satellites», a déclaré le ministre.