La wilaya de Béjaïa accuse un retard considérable sur tous les plans. Certains cercles malintentionnés imputent cette régression aux événements tragiques enclenchés depuis avril 2001. Ce qui est faux, car la situation était déjà très difficile bien avant le Printemps noir. Le mouvement citoyen, qui lutte pacifiquement pour l?instauration d?une véritable démocratie en Algérie, a eu le mérite de revendiquer «un plan d?urgence socio-économique pour toute la Kabylie», comme le stipule le point 12 de la plate-forme d?El-Kseur. Si la wilaya de Béjaïa a été relativement épargnée cette dernière décennie par le phénomène du terrorisme, en revanche, la région a été fortement secouée par une crise économique et sociale sans précédent. Une virée dans certaines communes, en effet, nous a permis de dresser un constat amer qui date de plusieurs années déjà. Les codes communal et de wilaya actuels ne donnent pas de prérogatives aux élus locaux. La plate-forme d?El-Kseur se bat justement pour un véritable pouvoir local des élus, comme le stipule l?article 11 : «La mise sous l?autorité effective des instances démocratiquement élues de toutes les fonctions exécutives de l?Etat ainsi que les corps de sécurité.» En attendant, la Kabylie attend des signes d?en haut, les beaux discours ne font plus vivre et ne nourrissent plus leur homme.