Rendez-vous - La 3e édition du Festival international des arts de l'Ahaggar qui se tiendra du 14 au 19 février, sera particulière. C'est ce qu'a déclaré, hier, Farid Ighilahriz, commissaire du festival, lors d'un point de presse au Forum d'El Moudjahid. «Outre la scène du centre-ville de Tamanrasset, le Festival s'étendra, cette année, à deux localités : Abalessa et In Salah (à presque 700 km de Tamanrasset)», dira Farid Ighilahriz. Et de poursuivre : «Cette présente édition constituera l'occasion de concrétiser les recommandations soumises par le comité d'organisation du festival.» Parmi les recommandations retenues et qui seront mises en œuvre, il y a la collecte du patrimoine culturel immatériel et la transmission des compétences aux jeunes femmes et hommes de Tamanrasset. D'où l'objectif du Festival, à savoir mettre l'accent sur la transmission du savoir-faire et, du coup, sur la nécessité de préservation. Le Festival, à travers ses différentes activités prévues à cette occasion, se soucie de sauvegarder les gestes ancestraux et les coutumes sociales ainsi que les habitudes culturelles, le tout véhiculé notamment par l'entremise de l'oralité. Cet objectif constitue alors sa particularité. Le Festival affiche un intérêt particulier à la pérennité du patrimoine culturel immatériel saharien. Ainsi, les organisateurs ambitionnent de faire de ce Festival «un carrefour des cultures et des arts sahariens», et envisagent même de l'étendre à toute l'Afrique, c'est-à-dire l'ancrer dans l'africanité. Par ailleurs, les organisateurs veulent faire de ce Festival et ce, à long terme, un rendez-vous des cultures et des arts des peuples du désert. Le Festival international des arts de l'Ahaggar s'organise autour de l'oralité, donc de la collecte et la sauvegarde des biens culturels inhérents au patrimoine immatériel. Pour ce faire, le comité d'organisation tient à s'associer avec des partenaires et acteurs locaux. «Dans cette perspective, soulignera Farid Ighilahriz, une démarche a été inaugurée pour associer le Centre universitaire de Tamanrasset dans l'animation des ateliers du festival et pour identifier les détenteurs du patrimoine culturel immatériel, l'objectif étant de mettre en place un véritable partenariat avec l'élite scientifique et culturelle locale.» Force est de constater que le Festival affiche un intérêt particulier à l'oralité, seul véhicule de transmission. Car l'essentiel de la communication se faisait – et se fait encore – par le biais de l'oralité. C'est dans cette perspective qu'un concours de contes et de légendes du patrimoine saharien est institué. «Sur recommandation de ses membres, le jury du concours ‘'Contes et légendes du patrimoine saharien'' institue une nouvelle catégorie, celle des productions enregistrées, en audio ou en audiovisuel dans le but de mettre en valeur les trésors de l'oralité tout en mettant en exergue les conteurs et les conteuses, porteurs de cette oralité», expliquera Farid Ighilahriz. Précisons que le concours est ouvert à tous et dans les trois langues : tamazight, arabe et français. - Des ateliers d'artisanat (travail du cuir, de la vannerie, des métaux, du bois et de la poterie) sont prévus dans le cadre du Festival, ainsi que d'autres espaces d'expression artistique, à savoir atelier de calligraphie en tifinagh et des ateliers de dessin, peinture, bande dessinée et de photographie dont les produits de l'année précédente seront exposés. Le festival accueillera également une exposition d'architecture de terre et d'argile.Farid Ighilahriz n'omet pas d'ajouter : «Pour rendre à l'imzad et à ses détentrices la place qui leur revient, le festival érige cette année une tente spécialement dédiée à cet art. Chaque soir, nous restituerons les conditions de l'exécution de l'imzad. Les meilleures joueuses d'imzad et les poètes de la région viendront se produire devant un public invité, composé de vieux amateurs et de jeunes en quête de savoir. Ils partageront un moment de communion pour que les jeunes générations aient envie de goûter cet art.»Soulignons que dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance, un atelier sera consacré au thème «Récits historiques et poésie». «L'objectif consiste à recueillir des informations sur la perception et le vécu de la pénétration coloniale dans la région et de la résistance de la population», explique Farid Ighilahriz, et d'ajouter : «Comme de tradition, le cinéma n'a pas été oublié, des films documentaires et de fiction seront diffusés chaque jour au grand public.»Notons qu'un atelier consacré aux danses et musiques africaines est aussi prévu dans le sillage du Festival. Ce sera une belle démonstration des cultures africaines. Enfin, de talentueux artistes venus du Mali, du Niger ou encore de Mauritanie animeront les soirées aux côtés d'artistes nationaux et locaux. Ils illumineront en sonorités diverses les soirées de Tamanrasset.