L'Italie redoute que l'affaire des matches truqués, dite «Calcioscommesse» (paris sur le football) ne prenne l'ampleur des grands scandales du passé. Au coeur du scandale, des mafias locales et étrangères, des joueurs, des intermédiaires de toute sorte et peut-être des dirigeants qui truquaient les rencontres de ligues inférieures et même de Serie A. Il ne s'agissait pas seulement d'acheter la victoire, les paris pouvaient prendre différente forme, comme l' «over», marquer plus d'un certain nombre de buts dans une rencontre. L'Italie redoute désormais un séisme comme celui du «Totonero» en 1980, qui avait précipité l'AC Milan en deuxième division et coûté deux ans de suspension à Paolo Rossi, ou du «Calciopoli», le scandale des arbitres qui a privé la Juventus de deux titres (2005 et 2006) et l'a laissée en Serie B à son tour. La Fifa elle-même s'est penchée sur le dossier, envoyant en Italie son chef de la sécurité, Chris Eaton. Ce scandale a des racines internationales. Des bandes sont concernées et le procureur de Crémone, Roberto Di Martino, parle d'un chef à Singapour. Des clubs aussi sont éclaboussés. Hristiyan Ilievski, un Macédonien, principal suspect du «Calcioscommesse» selon le Parquet de Crémone, a balancé le 11 mars dans la «Repubblica» que des joueurs eux-mêmes, dont l'ex-international Beppe Signori, s'occupaient d'acheter les matches.