Le compte à rebours commence demain pour les 44 partis en lice lesquels disposent de trois semaines pour relever deux défis. Le premier, et pas des moindres, consiste à convaincre les algériens d'aller aux urnes. L'abstention est en effet la hantise aussi bien des pouvoirs publics que de la classe politique. Pour le deuxième défi, il s'agit pour les partis d'expliquer et de susciter l'adhésion autour de leurs programmes politiques. Les candidats figurant sur les 2000 listes ayant été déposées au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, vu la conjoncture dictée par le désintéressement affiché par les Algériens quant à ce rendez-vous électoral, useront assurément de tous les moyens «légaux» afin d'arracher le maximum de voix. Mais d'abord, ils devront peser de tout leur poids pour amener les citoyens à se représenter en ce fameux jeudi 10 dans les bureaux de vote. «Une mission qui ne sera pas du tout facile», estiment les spécialistes. Pour ce faire, les places publiques, comme à l'accoutumée, ont changé de décor. Les panneaux d'affichage conçus pour la circonstance sont visibles à chaque coin de nos rues, quoique la campagne «officieuse» ait débuté depuis l'annonce par le président de la République de la tenue de ces élections le 10 mai 2012. Dès lors, la scène politique a connu une effervescence sans précédent. Hormis les partis ayant vu le jour au lendemain du pluralisme politique, le champ politique algérien s'est renforcé avec la venue d'autres formations. Bon nombre des ces partis, ayant déposé depuis bien longtemps leur demande d'agrément, ont dû attendre l'occasion des législatives pour voir enfin le département de Daho Ould Kablia statuer sur leur sort. En clair, les 44 partis politiques en lice entament les dernières retouches aux programmes qu'ils développeront à cette occasion. C'est une véritable course contre la montre qui est engagée, notamment pour les partis récemment agréés, qui mettent les bouchées doubles pour être prêts le jour «J» et répondre de manière convaincante aux préoccupations des citoyens. Pour ce qui est des anciens partis, même s'ils se disent confiants, l'émergence de plusieurs nouvelles formations politiques accentue la compétition pour l'obtention du plus grand nombre possible de sièges à l'Assemblée populaire nationale. La plupart des partis devant prendre part à cet événement se sont déclarés prêts à entrer dans la campagne électorale, qui s'ouvre 25 jours avant le scrutin et prendra fin trois jours avant, conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électorale. Dans ce contexte, plusieurs partis avaient appelé les pouvoirs publics à prendre en charge le volet du financement de la campagne électorale et à pouvoir bénéficier de l'aide de l'Etat, mettant en avant le souci de consacrer la justice pour toutes les formations qui participent à ces élections. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait répondu en précisant que cette aide «est effectivement envisagée dans l'article 203 de la loi organique en tant qu'éventualité», mais qu'«aucun moyen de financement n'a été prévu pour ce scrutin». «Il reste acquis cependant que dans un contexte analogue, la loi organique relative aux partis politiques a prévu une dotation financière pour chaque parti, en fonction du nombre de sièges obtenus à l'issue du scrutin. Le montant de cette dotation sera fixé par voie réglementaire ", avait-il relevé. Les partis ont appelé, aussi, par la voie de la Commission nationale de surveillance des élections, à l'adoption du bulletin unique pour le scrutin. Une doléance sur laquelle la commission et le ministère de l'Intérieur ne sont pas parvenus à un accord.