Résumé de la 4e partie Le Sahara algérien conserve le souvenir de Bent Al-Khass, célèbre pour sa sagesse et son bon sens... On doit à Bent Al-Khass de nombreux proverbes qui ont cours dans le désert. Par exemple : «Le serpent le plus redoutable est celui qui sort d'un sol aride», «La monture la plus vorace est celle qui allaite», «Le meilleur morceau de viande est celui qui se trouve près de l'os», etc. Ces proverbes se retrouvent en Orient et sont cités par de nombreux auteurs. Parmi les maximes les plus courantes au Sahara, on cite celles-ci : «Un sultani (une pièce d'or représentant le sultan) dans ta main vaut mieux que dix que tu as dépensés (Sultani f?lkef khir men 'âchra f telf)» ; «Lève-toi le matin, de bonne heure, ainsi tu accompliras ton affaire et écoute ce que dit le présage (Bakkar fa 'adjtek taqkdhiha, wa s 'net ma yaqul el-fal !)» Bent Al-Khass voit dans les animaux, notamment les chameaux, une richesse, mais elle accorde également une grande importance à la terre. A son père qui lui demandait un jour quel est le plus grand des biens, elle lui répondit : «Des palmiers plantés sur des terrains humides et qui donnent des fruits en période de famine.» Comme tout sage, Bent Al-Khass est consultée par de nombreuses personnes. Un homme vient un jour lui dire : «Je veux me marier, dis-moi quel genre de femme je dois épouser ! ? Cherche-toi une femme brune, mais belle, lui répond-elle, une femme issue d'une famille noble ou puissante. ? Et quel genre de femme dois-je éviter ? ? La femme querelleuse !» Ses sentences, si elles procèdent du bon sens, reflètent les idées de la société traditionnelle, avec ses préférences et ses préjugés. C'est le cas de son opinion sur la femme. Ainsi, à un homme qui lui demande quelle est, à ses yeux, la femme qui a le plus de mérite, elle déclara : «C'est la femme qui reste dans la cour de sa maison (à travailler), qui remplit les vases et qui mélange d'eau le lait qui se trouve dans l'outre ! ? Et la femme méprisable ? ? C'est la femme qui soulève la poussière en marchant, qui parle avec une voix forte et aiguë, qui porte une fille dans ses bras, qui en traîne une par la main et qui est enceinte d'une troisième !» Interrogée sur l'homme, Bent Al-Khass répond : «L'homme méritoire est généreux, illustre, intelligent et puissant ; l'homme haïssable est le lourdaud, le paresseux, celui qui décharge ses affaires sur les autres.» Mais quand on lui demande quel est l'homme qu'elle préfère, elle, elle répond : «C'est celui dont j'ai besoin !» Réponse cynique, mais qui traduit la mentalité des rudes habitants du désert. (à suivre...)