Anniversaire - L'Université d'Alger a organisé des portes ouvertes de deux jours en guise de commémoration de l'incendie de la bibliothèque commis le 7 juin 1962 par l'Organisation de l'armée secrète (OAS). Sur les 600 000 ouvrages qui existaient, environ 400 000 ont été détruits à savoir les manuscrits, les thèses, les revues et bien d'autres ouvrages qui sont rares, a affirmé, hier, le Dr Abdellah Abdi, actuel conservateur de cette bibliothèque créée en 1832. Faisant un état des lieux sur la Recherche scientifique en Algérie, le Dr Abdi a souligné qu'«en matière de documentation, le chercheur ne pouvait et ne peut, de nos jours encore, ignorer la destruction de la bibliothèque, où quelques 400 000 documents ont été la proie des flammes et plus de 600 tonnes de documents d'archives ont été transférées en France. Il ajoutera qu'au lendemain de l'indépendance, l'Algérie ne possédait pratiquement pas de domaines de recherche. Le nombre d'enseignants et d'étudiants était dérisoire. En 1963, l'Université d'Alger, unique institution, délivra 93 diplômes. Les quelques centres de recherche qui existaient dépendaient entièrement de l'ancienne puissance coloniale. En 1973, c'était l'algérianisation de l'université et les prémices de la recherche scientifique. C'est dans cet esprit que l'organisme national de la recherche scientifique voit le jour : l'Algérie se dote d'une troisième université : l'Université de Constantine après celles d'Alger et d'Oran créées précédemment. Interrogé sur l'évaluation de l'Université d'Alger, il dira que cette faculté a pu relever le défi grâce à la politique nationale et à la contribution de tout un chacun, mais aussi à travers le taux de diplômes délivrés. De 1962 à 2011 plus de 9 000 thèses de magistère toutes disciplines confondues et 3 000 doctorats ont été délivrés par la Faculté centrale . «En 50 ans, c'est un résultat satisfaisant.» Le réseau de l'enseignement supérieur est doté aujourd'hui de quelque 90 institutions, soit 37 universités, des centres universitaires, des écoles supérieures, des écoles préparatoires répartis sur tout le territoire national. Il précisera que l'Etat a consenti des efforts colossaux en matière de documentation. Actuellement, il y a le système national en ligne qui vient se greffer à d'autres services que fournit la bibliothèque, telles la bibliothèque virtuelle et la numérisation des ouvrages. Cette université compte aujourd'hui quelque 30 laboratoires de recherche répartis entre les sciences islamiques, les sciences juridiques et les sciences médicales, a t-il indiqué. Au sujet de l'incendie du 7 juin perpétré par l'OAS, le recteur de l'Université d'Alger I, Tahar Hadjar, a expliqué que «dans le cadre de sa politique de la terre brûlée, l'OAS a détruit le bâtiment, la salle de lecture du 1er étage et les magasins des 2e et 3e étages ; des milliers d'ouvrages et de périodiques ont été brûlés. Certains ont déployé des efforts pour sauver des milliers de livres. Quelques jours avant l'attentat, Michel Bargo, alors ministre de la Culture au Gouvernement général, avait décidé de transférer 360 000 livres dans une caserne de Bouzaréah», précisera M. Hadjar. Cet établissement a été reconstruit puis rouvert officiellement aux étudiants en 1968.