Résumé de la 5e partie n Charles ne comprend pas pourquoi Sophia dit ne pas pouvoir l'épouser maintenant qu'elle a perdu son grand-père... Mais, en admettant même qu'ils (les soupçons) soient justifiés, je ne vois pas pourquoi cela changerait quoi que ce fût en ce qui nous concerne ! — En êtes-vous bien sûr ? Vous êtes dans la diplomatie et c'est une carrière où l'on fait très attention à la femme que vous épousez. Je sais ce que vous brûlez d'envie de me répliquer. Ne le dites pas ! Ces choses-là, la politesse voudrait que vous les disiez, vous les pensez très certainement et, en principe, je suis d'accord avec vous. Seulement, je suis fière... Terriblement fière. Je veux un mariage qui ne prête pas à la médisance et il ne faut pas qu'il représente, de votre part, un demi-sacrifice. D'ailleurs, il est très possible que tout soit fort bien... — Vous voulez dire que le médecin pourrait... s'être trompé ? — En admettant même qu'il ne se soit pas trompé, s'il a été tué par le bon assassin, tout va bien ! — Je ne comprenais pas plus. Elle poursuivit : — C'est odieux, ce que je viens de dire, n'est-ce pas ? Mais ne vaut-il pas mieux être sincère ? Elle répondit à ma question avant que je ne l'eusse formulée. — Non, Charles, je n'ajouterai rien... et peut-être en ai-je déjà trop dit ! Si je suis venue ce soir, c'était parce que je tenais à vous déclarer moi-même que nous ne pouvions rien décider avant que cette affaire ne soit éclaircie. — Expliquez-moi au moins de quoi il s'agit. — Je n'y tiens pas ! — Mais... — Non, Charles ! Je ne veux pas que vous voyiez les choses de mon point de vue à moi. Je tiens à ce que vous nous considériez sans préjugé aucun, de l'extérieur, comme un étranger ! — Comment le pourrais-je ? Une lueur passa dans ses yeux bleus. — Votre père vous le fera savoir ! J'avais dit à Sophia, au Caire, que mon père était commissaire adjoint à Scotland Yard. Il était toujours en fonction. Ces derniers mots m'atterraient. — Les choses, dis-je, se présentent si mal que ça ? — J'en ai peur. Vous voyez cet homme, assis tout seul à une table, près de la porte ? Il a l'air d'un sous-officier... — Oui. — Eh bien ! Il était sur le quai de la gare de Swinly Dean quand je suis montée dans le train. — Il vous a suivie ? — Oui. J'ai idée que nous sommes tous... comment dire ?... en surveillance. On nous avait plus ou moins laissé entendre que nous ferions bien de ne pas quitter la maison. Seulement, je voulais vous voir. A suivre Agatha Christie