Résumé de la 4e partie n Sophia, bien qu'ayant perdu son grand-père, se rend au rendez-vous que lui a fixé Charles ... Je me posai ces questions jusqu'au moment où, brusquement, le café servi, une sorte de mise au point s'effectua, sans aucun effort de ma part. Le garçon s'était éloigné et je me retrouvais, comme autrefois, assis à une petite table, dans un restaurant, aux côtés de Sophia. Les mois de séparation étaient comme effacés. — Sophia ! murmurai-je. — Charles ! Le ton fut exactement celui que j'espérais. Je poussai un soupir de soulagement. — Enfin ! m'écriai-je. C'est passé ! Mais qu'est-ce qu'il nous est donc arrivé ? — Ce doit être ma faute. J'ai été idiote. — Mais ça va mieux ? — Ça va mieux. Nous échangeâmes un sourire. — Chérie ! J'ajoutai très vite et très bas : — Quand nous marions-nous ? Son sourire disparut. — Je ne sais pas, Charles. Je ne suis même pas sûre de pouvoir jamais vous épouser... — Sophia ! Mais pourquoi ? Vous trouvez que j'ai changé ? Vous avez besoin de vous réhabituer à moi ? Vous en aimez un autre ? Elle secoua la tête. — Non. — J'attendais. Elle dit, dans un souffle : — C'est à cause de la mort de mon grand-père. Je me récriai. — Qu'est-ce à dire ? Ça ne change rien ! Vous ne supposez pas qu'une question d'argent... — Ce n'est pas ça ! Elle eut un pauvre sourire. — Je sais très bien, poursuivit-elle, que vous m'épouseriez sans un sou. Grand-père, d'ailleurs, n'a jamais perdu d'argent et il en laisse beaucoup... — Alors ? — Alors, il y a qu'il est mort... mais qu'il n'est pas mort comme tout le monde. Je crois qu'on l'a tué ! Je la regardai avec stupeur. — Quelle idée ! Qu'est-ce qui vous fait croire ça ? — Je ne suis pas seule à le penser. Le médecin ne voulait pas signer le certificat de décès et il y aura une autopsie. Il est évident que cette mort est suspecte. Je n'avais point l'intention d'en discuter. Sophia était suffisamment intelligente pour que je pusse lui faire crédit. — Ces soupçons, dis-je pourtant, ne reposent peut-être sur rien. A suivre Agatha Christie