Résumé de la 20e partie - L'inspecteur Taverner reçoit Philip Leonidès. Ce dernier accepte que l'entrevue se fasse en présence de Charles... Elle sortit. Taverner s'assit dans un fauteuil. Philip Leonidès avait repris place derrière son bureau. L'inspecteur commença : — Je sais, monsieur Leonidès, que vous êtes un homme très occupé et je ne vous dérangerai pas longtemps. Je dois cependant vous informer que nos soupçons se trouvent confirmés. Votre père n'est pas mort de mort naturelle, mais empoisonné par une dose excessive de physostigmine, produit plus communément connu sous le nom d'ésérine. Philip acquiesça de la tête. Il ne paraissait pas autrement ému. — Ce que je viens de vous dire, poursuivit Taverner, vous suggère-t-il quelque réflexion particulière ? — Aucune. Pour moi, mon père a été victime d'un lamentable accident. — Vous croyez ? — La chose me semble très possible. Il était plus qu'octogénaire, ne l'oublions pas, et sa vue très mauvaise. — De sorte que, confondant ses flacons d'ésérine et d'insuline, il aurait versé le contenu d'une fiole dans une autre ? — Ça vous paraît vraisemblable ? Philip Leonidès ne répondit pas. — La fiole des gouttes pour les yeux, reprit Taverner, nous l'avons retrouvée dans une boîte à ordures. Elle ne porte aucune empreinte digitale, ce qui ne laisse pas que d'être en soi assez curieux. On devrait trouver dessus soit celles de votre père lui-même, soit celles de sa femme ou de son domestique. Philip leva la tête. — C'est vrai, au fait ! Il y a le domestique. Vous vous êtes occupé de lui ? — Voulez-vous dire, monsieur Leonidès, que Johnson pourrait être le meurtrier ? Il avait, je vous l'accorde, toutes les facilités pour commettre le crime. Seulement, dans son cas, ce qu'on n'aperçoit pas, c'est le mobile. Votre père avait l'habitude de lui donner chaque année des étrennes, toujours de plus en plus importantes. Il lui avait bien précisé qu'elles remplaceraient le legs qu'il eût pu lui faire par testament. Ces étrennes, après sept ans, représentaient une somme considérable, qui allait toujours en augmentant. Johnson avait évidemment intérêt à ce que votre père vécût le plus longtemps possible. De plus, il s'entendait parfaitement avec lui et son passé était irréprochable. C'est un domestique dévoué et connaissant son affaire. Après une pause, il conclut : — Pour nous, Johnson n'est pas suspect. — Je vois, murmura Philip d'une voix posée. (A suivre...)