Déclarations - Le Président syrien, Bachar al-Assad, a accordé une interview à la chaîne syrienne privée pro-régime, Ad-Dounia. Cette interview, qui a porté sur les développements en Syrie et dans la région, selon la chaîne, sera diffusée ce soir à 21h 00 locales (18H00 GMT). Ainsi, et selon des extraits de cette intervention, le président syrien reviendra sur les événements, en estimant que «Je peux résumer (la situation) en une phrase : ''nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure, mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps"», a-t-il dit. Il a estimé en outre que la création d'une zone tampon en Syrie évoquée par les Occidentaux et la Turquie pour accueillir les réfugiés, est «irréaliste». «Je pense que parler de zones tampons n'est premièrement pas sur la table, et deuxièmement c'est (une idée) irréaliste même pour les Etats hostiles et ennemis de la Syrie», a-t-il affirmé. Il poursuivra en raillant les défections qui ont secoué son régime ces derniers mois, estimant que le pays est désormais «nettoyé» des personnes, dénuées, selon lui, de patriotisme. «Les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération est positive, c'est une opération d'autonettoyage de l'Etat premièrement et de la nation en général», a-t-il dit. Il a de nouveau rendu hommage à l'armée régulière et aux forces de sécurité qui, en combattant les rebelles à travers le pays, «mènent des actes héroïques». Le Président, qui se targue du soutien de la majorité de la population, a estimé que «malgré les nombreuses erreurs, il existe un lien solide» entre le régime et le peuple syrien. «Tout le monde est inquiet pour sa patrie, c'est normal. Mais ils (les antirégime) ne parviendront pas à disséminer la peur, ils n'y parviendront jamais», a-t-il souligné. «Je dis aux Syriens, le destin est entre vos mains et pas entre les mains d'autrui», a-t-il ajouté. Le régime de Damas accuse l'opposition et la rébellion de complot financé et soutenu par des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, pour semer le chaos en Syrie. Hier encore, une voiture piégée a explosé lors de funérailles dans une banlieue de Damas favorable au régime, faisant 27 morts, selon la Télévision d'Etat. C'est dans cette confusion générale qu'une importante dissidente établie en France a démissionné de la principale coalition de l'opposition syrienne, accusant celle-ci de ne pas réussir à protéger la population des «horribles massacres». «Le projet n'a pas atteint ses objectifs, il n'a pas récolté la crédibilité nécessaire, ni maintenu le niveau de confiance qu'il recherchait auprès du peuple syrien lors de sa formation», a déclaré Bassma Kodmani, responsable des relations extérieures pour le Conseil national syrien (CNS).