Solidarité - Les structures chargées de la prise en charge et du traitement des cancéreux sont quotidiennement pointées du doigt par des médecins, des malades et des associations. Dans l'après-midi d'hier, plus de 150 médecins résidents et militants d'associations, en particulier les associations de défense des cancéreux ont observé une minute de silence devant le Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), afin de dénoncer la pénurie de médicaments pour cancéreux, soutenir ces malades et dénoncer leur mauvaise prise en charge. Les médecins résidents n'en sont pas à leur première action, puisqu'ils avaient déjà organisé deux sit-in, pour dénoncer, notamment la pénurie récurrente des traitements anti-cancer, le manque de centres anticancéreux et l'anarchie dans la gestion des dossiers des malades, qui n'ont pas accès aux soins fondamentaux. Déterminé à aller jusqu'au bout, le Collectif des médecins résidents algériens (Camra) annonce d'autres actions similaires. Plusieurs médecins résidents rencontrés sur les lieux, disent que cette action c'est aussi «une façon pour nous de dénoncer la médiocrité et l'anarchie qui sévissent dans les hôpitaux et dont nos malades, affaiblis par le cancer, pâtissent. Nous espérons avoir réussi à alerter la tutelle quant à la gravité et à l'urgence de la situation, et nous comptons sur la presse pour faire circuler l'information, car la cause des malades cancéreux est l'affaire de tous. Il faut continuer à dire haut et fort ‘'NON'' à la condamnation des malades cancéreux en Algérie». Rencontrée sur les lieux, le Dr Aouiche, l'une des organisatrices du mouvement, a fait savoir que la page qu'elle anime avec ses collègues sur le réseau social Facebook, destinée à mobiliser les citoyens autour du problème des cancéreux en Algérie, compte aujourd'hui plus de 9 000 membres. Pour elle la sonnette d'alarme a été tirée à maintes reprises, mais les pouvoirs publics ne font que des promesses. Les médecins résidents affirment, par ailleurs, que la liste des rendez-vous pour les séances de radiothérapie est toujours bloquée jusqu'à 2013, ajoutant en substance, que «la panne récurrente des appareils disponibles n'assurent pas une guérison totale aux malades programmés pour les soins de chimiothérapie ou de radiothérapie. Les Blouses blanches soulignent que «la situation se dégrade chaque jour davantage et les médicaments sont tout le temps en rupture de stock, notamment les antidouleur». Il y a lieu de rappeler que l'Algérie compte 47 000 malades cancéreux, dont 28 000 nécessitent une radiothérapie. Mais seuls 8 000 y accèdent. Au niveau du CPMC, «parmi les quelque 6 000 cancéreux qui ont besoin de séances de radiothérapie, seuls 1 443 y accèdent», regrettent les médecins, qui soulèvent également «le manque de spécialistes et de techniciens pour les centres anticancéreux».