Commémoration - Après sept ans d'une guerre acharnée et plusieurs dizaines d'années d'occupation arbitraire, l'Algérie était enfin libre. Le 19 Mars 1962 restera une des dates symboles de l'histoire de l'Algérie. Le peuple algérien a vu le combat héroïque contre le colonialisme et les forces de l'oppression aboutir à une indépendance chèrement payée. C'est la date de la proclamation du cessez-le-feu, résultat d'âpres négociations à Evian entre les représentants de la France et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), signées la veille, soit le 18 mars 1962. Chaque année, on se remémore cette date, histoire de maintenir les mémoires éveillées et rappeler à tout le monde comment les Algériens de l'époque ont souffert pour recouvrer une liberté, non sans sacrifices. Hier, la commune de Ouled Fayet a organisé des festivités commémoratives. La cérémonie s'est déroulée au siège de l'APC, où les responsables locaux, avec la collaboration de l'association Sans frontières, ont tout préparé pour honorer les anciens de la Révolution et les veuves des martyrs. La journée de la Victoire symbolise le recouvrement de la souveraineté nationale après d'énormes sacrifices consentis par ces valeureux hommes, femmes et enfants de l'Algérie. «Nous n'avons fait que notre devoir. Commémorer cette journée pour ne pas oublier et montrer aux générations futures ce qu'ont fait leurs ancêtres pour qu'ils vivent aujourd'hui libres», a déclaré Mohamed Chérif Ould El-Hocine. Ce dernier a relaté quelques batailles qu'il a vécues où il a mis en exergue la bravoure des moudjahidine, des moudjahidate et du peuple algérien. «Il faut rendre hommage à ce peuple qui a enfanté cette Révolution. Sans lui, elle aurait été vouée à l'échec. Ce sont les citoyens qui faisaient les frais des opérations que nous déclenchions. Je me rappelle celle menée contre les Corps d'officiers de Cherchell en 1956. En guise de représailles, la France a bombardé le douar Sidi Yahia. Malgré cela, le peuple est resté avec nous». Prenant la parole, Hamid Dali, un ancien officier de l'ALN, est venu également apporter son témoignage sur cette époque. Il exhorte la nouvelle génération à marquer son profond respect à la mémoire de ceux qui n'ont pas hésité un instant à se sacrifier pour que l'Algérie vive dans la dignité et la liberté. «Aujourd'hui, nous commémorons une date que nul ne doit oublier. Nous sommes fiers d'appartenir à ces hommes et femmes. Le devoir nous impose à rendre hommage à ces valeureux héros. C'est, là, la moindre des choses afin que nul n'oublie que l'Algérie est debout grâce à eux. A la génération d'aujourd'hui, je dis que ses ancêtres ont libéré ce pays, c'est à elle de porter cette Algérie maintenant». A la fin de la cérémonie, les moudjahidine et moudjahidate se sont rendus au cimetière de la commune où une gerbe de fleurs a été déposée au carré des Martyrs à la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d'honneur.