Historique L'Everest de l'Europe du football. Voilà ce à quoi les joueurs monégasques seront confrontés demain soir à l'occasion de la finale de la Ligue des champions de football. «Etre en finale, c'est magique. C'est le match que je regarde chaque saison à la télé et cette fois, c'est moi qui vais le disputer», confie ainsi l'infatigable milieu de terrain argentin de l'ASM Lucas Bernardi. «Il s'agit de la rencontre la plus importante de ma carrière», ajoute-t-il. Et ils sont nombreux, comme lui, à vivre un rêve éveillé. «Quand on me dit qu'on est en finale de Ligue des champions, je ne sais pas de quoi les gens me parlent. Je ne réalise pas. C'est trop énorme», avoue ainsi sans détour le rapide défenseur gauche Patrice Evra. «Pour moi, la finale d'une Ligue des champions, c'est Manchester United/Bayern Munich», lance-t-il. C'est pourtant bien lui et ses jeunes coéquipiers qui seront présents demain soir sur le terrain, afin de faire de l'AS Monaco le deuxième club français à atteindre les sommets européens, après l'Olympique de Marseille en 1993. Un rendez-vous dont les Monégasques ne doivent pourtant pas se faire une montagne, s'ils veulent jouer les coups à fond. Demain soir, les élèves monégasques de Didier Deschamps pourront, certes, compter sur l'expérience de Fernando Morientes, triple vainqueur de la compétition avec le Real Madrid (1998, 2000, 2002) et meilleur buteur actuel avec 9 buts, mais ils devront, avant tout, éviter «de jouer cette finale avant dans nos têtes», comme le confie Jérôme Rothen. De son côté, le champion du Portugal en titre compte cette année faire sensation, comme en 1987 où la talonnade de Madjer avait permis aux Portugais de remporter leur premier sacre européen. L?entraîneur des Dragons, Mourinho ( nom donné aux joueurs du FC Portugal) ex-adjoint du Britannique Bobby Robson (Sporting Portugal, FC Porto et FC Barcelone entre 1992 et 1997) puis du Néerlandais Louis van Gaal (FC Barcelone, 1997-2000) compte préparer un onze compétitif en mesure de battre une équipe monégasque des grands jours. Selon les spécialistes en la matière, le FC Porto est sans doute l'une des équipes les plus cohérentes qu'ait connues le Portugal, très fort en récupération de balle et spécialiste des contres foudroyants grâce à sa rampe de lancement Deco et ses artilleurs de premier ordre Derleï et McCarthy. Le FC Porto, qui n'a perdu qu'un match en Ligue des champions cette saison (à domicile face au Real Madrid), est passé maître dans l'art d'étouffer ses adversaires avec une défense compacte, autour du vétéran Jorge Costa, et un milieu de terrain dense. Manchester United en 8e, Lyon en quarts et La Corogne en demi-finales n'ont jamais su trouver la solution. «Si Monaco et Porto sont arrivés en finale, c'est d'abord parce qu'ils ont joué en équipe», rappelle Mourinho, qui ne dédaigne jamais faire la leçon aux grosses cylindrées. Il s'était notamment illustré par quelques piques à l'encontre du manageur écossais des Red Devils Alex Ferguson. Mais sa principale fierté est que le FC Porto fasse à nouveau les beaux jours du football portugais. «La presse est rouge» au Portugal, comprenez un peu trop en faveur du Benfica Lisbonne, regrette-t-il parfois. Dix jours après avoir perdu la finale de la coupe du Portugal (1-2 a.p.) contre ce même Benfica, Mourinho goûterait ainsi particulièrement une victoire en C1, qui permettrait au FC Porto, déjà vainqueur en 1987, de rejoindre au palmarès Benfica, sacré en 1961 et 1962.