A quoi sert donc le ministère des Affaires religieuses ? A gérer le culte et les nombreux fonctionnaires qui y exercent, notamment le corps des imams. Ceux-ci viennent d'avoir leur syndicat sous l'égide de l'UGTA. Ils ont donc désormais le droit de faire la grève pour revendiquer des augmentations salariales, des primes et des plans de carrière. Jusque-là, rien d'anormal et il faut considérer que ces travailleurs des mosquées ont les mêmes besoins et font face aux mêmes aléas de la cherté de la vie comme le commun des mortels. Mais on se pose la question de savoir ce qu'il adviendrait s'ils s'avisaient à observer une grève : refuseront-ils de diriger la prière ? Iront-ils jusqu'à fermer les mosquées comme d'autres ferment des usines ? Ce syndicat des imams aura-t-il à cœur d'inscrire dans ses revendications la sauvegarde de l'islam de nos pères, celui qui se pratiquait dans l'humilité, loin de tous ces comportements et accoutrements ostentatoires qui font aujourd'hui office de piété. Un syndicat dévolu juste aux augmentations salariales et autres préoccupations terrestres et humaines. Donc pas question d'attendre de cette organisation qu'elle s'attelle à mettre l'islam sunnite et le rite malékite que nous observons depuis des siècles, à l'abri des gourous qui émargent aux fetwas des oulémas du Moyen-Orient et autres stars télévisuelles qui passent le plus clair de leur temps à monter les musulmans contre les musulmans. Autre prérogative qui n'est pas inscrite dans la feuille de route du syndicat des imams, la possibilité de contrôle des deniers de la religion, notamment l'argent de la zakat qui fait régulièrement l'objet de malversations. Au point qu'une équipe de l'IGF enquête en ce moment au ministère qui se retrouve avec un gros souci sur les bras : disculper à tout prix un de ses cadres supérieurs, le directeur de l'exécutif de la wilaya d'Alger, actuellement soupçonné de corruption. Si ces accusations sont avérées, on aura bouclé la boucle. Après les secteurs des hydrocarbures, de l'autoroute, de l'agriculture... C'est au tour de la gestion du culte d'être fortement suspectée. Un domaine où la corruption fait office de mécréance. Triste époque. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.