Intervention - Plus de 3 000 cas de violence en milieu scolaire ont été enregistrés en 2012 en Algérie. Pour la pédagogue, Mme Kaced, qui intervenait lors des travaux d'un séminaire sur ce phénomène, organisé par la Fédération des parents d'élèves d'Alger-Est, «la violence dans les écoles n'est que le reflet de la violence répandue dans une société en déliquescence où les valeurs sont inversées. La violence en milieu scolaire est un phénomène mondial, d'où la consécration de l'Assemblée générale de l'ONU en 1998 à ce thème et la création, la même année, de l'Observatoire européen de la violence en milieu scolaire», a fait savoir la spécialiste. Pour la pédagogue, l'absence de communication et de dialogue entre les parents et les enfants y est pour beaucoup dans la propagation de ce fléau. Ce déficit de communication crée un climat négatif qui pousse l'enfant à recourir à la violence pour s'exprimer, a-t-elle expliqué. La rue, les mauvaises fréquentations et les jeux vidéo violents sont autant de facteurs qui favorisent ce phénomène, a-t-elle ajouté. L'école n'est pas en reste puisque les comportements négatifs de certains enseignants et éducateurs peuvent avoir une mauvaise influence sur les élèves, a-t-elle tenu à souligner. «La discrimination entre les élèves à laquelle se livrent certains enseignants peut, par exemple, créer des tensions entre les élèves». La spécialiste a, par ailleurs, déploré l'absence d'un conseiller d'orientation éducative et psychologique dans les écoles primaires et les lycées et la formation insuffisante des enseignants en pédo-psychologie suite à la fermeture en 1993 des Instituts technologiques de l'éducation. La pédagogue a en outre souligné la nécessité d'une stratégie en matière de pédo-psychologie pour la prise en charge des cas de violence au niveau des établissements scolaires en vue d'endiguer ce phénomène. Mme Kaced a enfin insisté sur la préservation des canaux de communication entre la famille éducative, les élèves et leurs parents pour venir à bout de ce fléau social. Dans une récente intervention, le Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre, se référant au rapport publié début avril par le Conseil des lycées d'Algérie, avait tenu à rappeler que «la violence à l'école est la conséquence d'un processus, d'une politique, d'un système dont tous les acteurs assument une part de responsabilité». Selon lui, la violence dans les établissements scolaires a atteint un seuil inquiétant. Il répertorie parmi les raisons à l'origine de la violence scolaire : les problèmes individuels de l'élève, les problèmes familiaux, les difficultés psychologiques, la surcharge des programmes scolaires, un encadrement insuffisant et des formations inadaptées.