La troisième journée des épreuves du baccalauréat n'est pas passée «inaperçue» à travers plusieurs centres d'examen où, selon des syndicats de l'éducation nationale et des enseignants chargés de la surveillance, des «incidents majeurs», voire des cas de décès ont été enregistrés. Achour Idir, président du Conseil des lycées d'Alger (CLA), nous a déclaré hier au téléphone qu'«au niveau de la wilaya de Constantine, quatre candidats sont décédés d'un arrêt cardiaque pendant l'examen». Il a indiqué en outre que «comme chaque année, les élèves passent les épreuves du bac, mais on n'a jamais vu une telle situation». «C'est une première dans les annales du baccalauréat, les élèves boycottent les examens, et nous en tant que syndicat, on n'a pas d'explication et on n'a pas toutes les données pour le moment. C'est une action spontanée et on ne sait pas comment elle a été provoquée», a-t-il dit. Le président du CLA a ajouté qu'«on s'est renseigné auprès de quelques enseignants et enseignantes de la matière de philosophie, et ces derniers nous ont indiqué que les questions des sujets proposés sont à la portée de tous les élèves qui ont étudié les leçons concernées». Interrogé sur l'incident qui a marqué mardi le lycée des Frères Boudouara de Staouéli (Alger), où, selon des candidats, «un camarade aurait tenté de se jeter dans le vide, et un deuxième aurait essayé de se couper les veines de sa main, alors qu'un troisième aurait attrapé le diabète suite au choc lors de la réception des sujets de philosophie». «J'ai entendu dire que les élèves ont essayé de saboter et de boycotter l'examen et que quelques élèves aussi se sont évanouis à la vue des questions, mais je n'ai pas entendu parler de tentative de suicide ou de quelqu'un qui a essayé de se couper les veines», ajoutera-t-il. Par ailleurs, notre interlocuteur nous a fait savoir qu'«au 4e jour d'examen, aucun incident n'a été enregistré et rien de particulier n'est à signaler mis à part «le phénomène de la triche qui varie d'un centre d'examen à un autre». Des surveillants d'examen qui ont préféré garder l'anonymat ont indiqué qu'ils n'ont jamais vu «des épreuves du bac aussi perturbées que celles de cette année». Ils ont ajouté : «Après les candidats de la filière sciences qui ont stressé suite à l'épreuve de mathématiques qu'ils ont trouvée particulièrement difficile, c'était au tour des élèves de la filière lettres d'exprimer leur inquiétude après l'épreuve de philosophie à gros coefficient. Ils ont indiqué qu'«au troisième jour de l'examen, des candidats se sont insurgés contre le sujet de philosophie, jugé hors grille des programmes concernés par cet examen où les candidats ont réagi violemment». «Dans certains centres, nos collègues ont subi des menaces pour les obliger à fermer les yeux pendant qu'ils trichaient. On parle d'une triche massive dans une dizaine de centres d'examen», a-t-on précisé. Selon les mêmes sources, «le 4e jour de l'examen, l'atmosphère est plutôt paisible comparée à celle de la veille, et aucun incident n'a été enregistré, mis à part la triche à travers de nombreux centres d'examen».