L'armée sud-coréenne a tiré des centaines de balles pour abattre un homme qui tentait de passer clandestinement en Corée du Nord, un incident rare qui n'était pas survenu depuis vingt ans. Nam Yong-Ho, un Sud-Coréen de 47 ans, a été tué hier lundi en milieu de journée, en tentant de traverser la rivière Imjin qui matérialise à certains endroits la frontière occidentale entre le Nord et le Sud. Selon le général sud-coréen Cho Jong-Sul, les soldats ont lancé plusieurs sommations avant d'ouvrir le feu sur l'homme. Pas moins de 30 militaires ont utilisé leur arme, tirant «plusieurs centaines de balles», a-t-il précisé. Le vice-ministre sud-coréen de la Défense, Baek Seung-Joo, a défendu la réaction des gardes-frontières. «C'est peut-être difficile à comprendre pour des étrangers (...) mais les deux Corées sont toujours en guerre» depuis l'armistice de 1953, qui n'a pas été entériné par un traité de paix, a-t-il dit. Les motivations de Nam Yong-Ho restaient inconnues, mais selon le passeport qu'il portait sur lui, il avait demandé sans succès l'asile politique au Japon au mois de juin dernier. La frontière intercoréenne, appelée zone démilitarisée» (DMZ), est l'une des plus hermétiques au monde. Elle court sur 250 km de fil de fer barbelé et de mines.