Action - Afin de limiter la vitesse des automobilistes, les autorités locales de différentes localités ont procédé, ces dernières années, à la mise en place d'un nombre impressionnant de ralentisseurs. Toutefois, cette action est caractérisée par une grande anarchie puisque ces ralentisseurs, appelés communément dos-d'âne, sont dans la plupart des cas placés dans des endroits non appropriés. Au lieu de les placer à l'approche des endroits qui connaissent une grande circulation de piétons, comme près des établissements scolaires ou des hôpitaux, ces dos-d'âne tendent à devenir la règle au niveau des axes routiers. Parfois, même dans des virages ! Il semble que les autorités locales ont tendance à les généraliser pour imposer un certain seuil de vitesse à ne pas dépasser. Si dans la journée les ralentisseurs sont visibles, ce n'est pas le cas la nuit. Ces dos-d'âne consistent, en effet, à des blocs de bitume, parfois d'une hauteur impressionnante. Au lieu de les peindre en blanc pour qu'ils soient visibles en toute circonstance, ou au moins installer des panneaux d'indication avant d'y arriver, rien n'a été fait dans ce sens. Pourtant, il s'agit là d'une opération de très grande importance, sans laquelle l'objectif escompté risque d'être hypothéqué. «C'est comme si les responsables nous demandaient de deviner les lieux où sont placés des ralentisseurs ! C'est vraiment absurde», déplorent plusieurs automobilistes interrogés à ce sujet à Alger, Blida, Boumerdès et Bouira. Une colère partagée, sans doute, dans l'ensemble des wilayas, puisqu'il s'agit d'une procédure réalisée à la hâte et sans prendre en compte tous les paramètres nécessaires. Une situation qui s'avère, il faut le dire, très préjudiciable pour les usagers de la route. «Il y a à peine quelques semaines, j'ai été surpris par un immense ralentisseur à la sortie de Bordj El-Bahri. Comme je roulais à 90 km/h, car la circulation était fluide, j'ai été pris au piège. Le plancher de ma voiture a subi des dégâts et j'ai failli même foncer droit sur un arbre à cause de la panique», témoigne Mourad habitant à Boudouaou. «Normalement, c'est à la partie qui a procédé à l'installation de cet immense ralentisseur de manière aussi anarchique de prendre en charge la réparation de mon véhicule. A quand cette gestion approximative d'un aspect lié directement aux vies humaines ? La sécurité des automobiles a-t-elle si peu d' importance aux yeux des autorités ?», s'interroge notre interlocuteur. La situation devient encore plus dangereuse, puisque la plupart des axes routiers ne sont pas dotés, jusque-là, d'éclairage public. Seuls ceux qui se sont habitués à rouler sur les mêmes routes peuvent se mettre à l'abri des fâcheuses surprises des dos-d'âne.