Difficultés De tous les sujets qui alimentent au quotidien la discussion au sein des ménages, la gestion du budget occupe assurément une grande place. «C'est un exercice quotidien qui fait appel à une véritable gymnastique de l'esprit», avoue un salarié d'une entreprise nationale en faisant référence à toutes les peines qu'il éprouve à boucler ses fins de mois. Père de trois enfants scolarisés, ce quadragénaire perçoit près de 22 000 DA par mois, un montant qu'il dit pourtant gérer avec toute la rigueur requise. Outre la satisfaction des besoins alimentaires, vestimentaires et scolaires, ce fonctionnaire doit également honorer diverses autres factures telles la consommation de l?électricité, de l'eau et le téléphone. Pour une gestion optimale de son budget, il affirme s'être imposé de nombreux «sacrifices» en arrêtant d'abord de fumer et en limitant, ensuite, son argent de poche au strict minimum, ne gardant sur lui que les frais de transport. «Mon foyer n'échappe pas à cette politique d'austérité. Il est soumis, au même titre que moi, à des restrictions draconiennes», ajoute-t-il en faisant part des fréquentes frictions qui en résultent. En bon père de famille, il saura toutefois dissiper, de temps à autre, les inévitables désaccords en faisant quelques concessions notamment lors d'anniversaires. «Un écart auquel je suis contraint, même si je dois m'endetter, car il y va de la cohésion de ma cellule familiale», confie-t-il. Force est de constater, cependant, que la bonne observation de cette règle rationnelle n'est pas vécue de la même manière dans tous les ménages. «Parvenir à joindre les deux bouts relève carrément du miracle», estime, pour sa part, un cadre administratif dont les émoluments mensuels avoisinent les 25 000 DA. Mais, les choses ont mieux évolué depuis que sa femme a accepté de prendre en main le portefeuille «intérieur». L'implication de son épouse dans l'exercice comptable du foyer a été motivée à cause ? ou grâce ? à une série de disputes autour de cette question, confie ce salarié qui s'est résigné à se démettre de cette «tâche» pour que, justement, ironise-t-il, «elle en comprenne toute la délicatesse». C'est sur la base de cet objectif que de nombreux travailleurs ont recours à cette alternative qui fait de la «maîtresse de maison» la grande, et seule responsable de tout le fonctionnement du budget du ménage. Une mission pas du tout évidente eu égard aux nombreux facteurs socio-économiques intervenant dans le processus de la vie quotidienne. Guidée par le bon sens, la ligne à adopter doit avoir le mérite de maintenir un juste équilibre entre la réalité sociale de tous les jours et l'harmonie familiale. Une équation à plusieurs inconnues dont la résolution n'est forcément pas à la portée de grands mathématiciens. Même s'ils ont des responsabilités parentales.