Occasions Les mariages ou les circoncisions font surtout la joie de marchands qui ne lésinent sur rien. Les magasins et centres commerciaux de Tlemcen regorgent, ces derniers jours, de vêtements traditionnels de luxe et ce, à l'approche de la saison estivale, période propice aux mariages où les tenues de soirée, notamment, sont prisées par la gent féminine. L'habit traditionnel, porté généralement par les femmes lors de mariages ou de circoncisions, occupe le seuil des magasins et garnit les vitrines des rues marchandes de la Kissariya ou de Derb Sidi Hamed, ou encore des magasins de vêtements de haute couture. En ce début de grandes vacances, les Tlemcéniennes, accompagnées de leurs filles, prennent d'assaut ces magasins, chaque après-midi, pour acheter les tenues à la dernière mode avec l'appréhension que d'autres les auraient devancées et les porteraient, avant elles, les jours de fêtes. Les prix affichés par certains marchands, sont hors de portée des petites et moyennes bourses. Ainsi, des tenues de soirée sont cédées à plus de 20 000 DA, non compris les accessoires qui vont avec, tels les bijoux de fantaisie, les pochettes de soirée, les chaussures assorties? Certaines femmes se rendent dans ces magasins pour bien mémoriser le modèle de leur choix, afin de confectionner le même qu?elles vendront à des prix plus raisonnables. Ces commerces sont bien achalandés surtout avec l'arrivée des émigrés qui ne lésinent pas sur les moyens ? taux de change de l'euro aidant ? pour rafler tout ce qui est exposé. Ainsi, à peine a-t-on le temps d?admirer ces articles en vitrine, qu?ils ont déjà disparus. Certains vêtements traditionnels, portant le label de pays étrangers, particulièrement de Syrie, des Emirats arabes unis ou de Turquie, sont rapportés par des «trabendistes» très au fait des vêtements appréciés par les femmes, surtout quand certains modèles ont déjà été portés par des stars de la télévision ou du cinéma arabes. Autres temps autres m?urs. Autrefois, à Tlemcen, les vêtements traditionnels étaient confectionnés sur commande par des couturières locales. Les mutations socio-économiques que connaît la société algérienne en général et tlemcénienne en particulier font que maintes traditions vestimentaires et autres comportements vestimentaires changent. Cette «évolution» fait les beaux jours de marchands peu scrupuleux qui y trouvent leur compte.