Valse Phénomène de mode ou prémices d?une nouvelle ère, les changements d?entraîneurs sont devenus une réalité du football moderne. Dix équipes sur seize qui composent l?élite ont changé de casting. La tendance n?est pas seulement spécifique à notre football, puisqu'en Europe par exemple, cet été a été celui d?un vaste mouvement sur les bancs des techniciens, notamment chez les grandes écuries plutôt habituées à plus de stabilité. Certains évoquent une simple coïncidence, alors que les spécialistes parlent déjà du départ d?une nouvelle ère où cette curieuse théorie des dominos appliquée au football du Vieux Continent provoque un chambardement sans précédent dans les staffs des grands clubs d?Europe. Jugez-en : José Mourinho, champion d?Europe et du Portugal avec le FC Porto, cède aux sirènes de Chelsea d?Abramovitch, Ranieri quitte pour Valence, d?où s?en va Benitez pourtant vainqueur de la Coupe de l?Uefa et champion d?Espagne afin de remplacer Houiller à Liverpool? Pour remplacer Hitzfield, le Bayern, bredouille cette saison tout comme le Real et la Juventus, fait appel à Magath de Stuttgart, qui jette son dévolu sur Sammer, qui, lui, quitte Dortmund, où arrive le Néerlandais Van Marwijk, du Feyennord Rotterdam, qui attire Ruud Gullit. Le Real Madrid n?est pas en reste, le président Perez répare «l?erreur Queroz» en rapatriant un ancien de la maison, Camacho, qui est remplacé à Benfica par Trapattoni fraîchement démissionné de la Squadra Azzura après l?Euro-2004, que drivera dorénavant Marcello Lippi dont le bail avec la Juve a pris fin après huit saisons (5+3). La vieille dame qui s?est offerte à un autre grand, Capello qui délaisse la Roma que reprend Prandelli de Parme. Et la valse peut continuer jusqu?à vous faire perdre la tête. Qu?en est-il chez nous ? Rien qu?en Nationale I, pas moins de dix clubs ont choisi de revoir la composante de leur banc. A commencer par le champion en titre, la JS Kabylie, qui a préféré se séparer d?Aït Djoudi qui lui a, pourtant, offert un titre après neuf années de disette. Ce même Aït Djoudi qui a connu le même sort la saison dernière avec l?USM Alger. Incompréhensible ! Cette dernière, vice-championne et vainqueur de la Coupe d?Algérie, a néanmoins opté pour un renforcement de la barre technique avec le retour de Noureddine Saâdi, resté inactif (pour la première fois depuis 22 ans) durant six mois, qui viendra porter main-forte à Aksouh. Le NA Hussein Dey, troisième pour la seconde saison consécutive opte pour la stabilité en gardant Biskri et ce malgré le départ de son président Ighil principal artisan du retour du Nasria parmi l?élite et de la constance de ce club. L?Entente de Sétif, quatrième en championnat, fait de même en renouvelant sa confiance à l?intransigeant Khalfa qui n?a pas cédé aux caprices de Bourahli, son meilleur joueur parti, depuis, à l?USMA. Le Mouloudia d?Alger, qui a consommé deux techniciens la saison dernière (Saâdi et Révelli), a misé sur Mehdaoui, celui-là même qui a donné au WA Tlemcen ses lettres de gloire durant les dix dernières années où il a entraîné à plusieurs reprises. Pour le remplacer, la nouvelle équipe dirigeante du club de la cité des Zianides s?est offert Mahmoud Guendouz, l?un des anciens de Gijon 82, dont ce sera la première expérience comme entraîneur en Algérie après avoir drivé et pris en charge le centre de formation du FC Martigues, en France. Le MC Oran, toujours à la recherche d?une stabilité et de son lustre d?antan, s?est séparé de Nacereddine Drid et attend l?arrivée soit de Henkouche, soit de Lekkak. Ce dernier, faut-il le rappeler, a été derrière la montée du GC Mascara en Nationale I après vingt ans d?attente, mais le nouveau président du Ghali a préféré Lakhdar Belloumi pour relancer son équipe avant qu?elle ne soit renforcée par un autre technicien. Auteur d?une saison catastrophique, le CR Belouizdad a choisi un habitué de la maison, en l?occurrence Abdelouahab qui remplace un autre «enfant» du club, Bacha. L?USM Blida, qui voit de plus en plus grand avec l?arrivée du nouveau président Zahaf (Sidi El Kébir), a réussi à engager Rachid Bouaratta, l?un des techniciens les plus convoités ces derniers mois, surtout après son passage réussi (en six mois seulement) au RC Kouba. Enfin, le CA Bordj Bou-Arréridj, qu?a entraîné Zekri durant une bonne partie de la saison dernière, a réalisé peut-être sa meilleure affaire depuis qu?il est parmi l?élite en s?offrant les services d?Aït Djoudi, l?un des cadres les plus méritants et les plus en vue. Avec le double champion des deux dernières saisons, le CABBA veut rebondir et se mêler aux grands du championnat. L?US Chaouia n?a pas été loin dans ses changements de casting en remplaçant le Roumain Gigiü par un autre, Babiti. Restent le CS Constantine et l?OM Ruisseau, les deux autres promus, qui ont reconduit leurs staffs respectifs, à savoir le Français François Bracci et le duo Menad-Yahi. C?est également le cas des deux belles équipes, que sont l?ASO Chlef et l?USM Annaba qui n?ont pas lâché respectivement Amrani et Slimani. Deux coachs qui font apparemment du bon boulot et dont les dirigeants semblent opter pour la stabilité.