Ambiance A midi, la rue principale est encombrée et tous les restaurants affichent complet. El-Achir, cette ville des Hauts-Plateaux bordjiens, avec ses 19 498 habitants, est comparée au village côtier algérois de Staouéli, en raison de ses nombreux restaurants, gargotes et rôtisseries où l'on mange des brochettes de viande d'agneau et où l'on peut vous servir tous les plats d?Algérie. «Entre deux restaurants se trouve un autre restaurant, entre deux gargotes, il en existe forcément une troisième, entre deux boucheries, s'est automatiquement glissée une troisième.» Dans cette description sommaire, tout est dit sur El-Achir, à 10 km à l'ouest de Bordj Bou-Arréridj, une petite ville traversée par la fameuse Route nationale 5 par où transitent, de jour comme de nuit, des milliers de véhicules et probablement des millions de personnes voyageant entre la capitale et l'immense région de l'Est algérien. Dans la journée, El-Achir connaît une animation particulière, parfois une grande agitation. C'est qu'il constitue une halte quasi obligée pour les voyageurs de l'Est algérien se dirigeant vers le centre du pays et autant pour ceux qui regagnent l'est venant d'Alger ou de l'Ouest du pays. L'on peut voir des centaines de véhicules de toutes marques, des plus légers jusqu'aux gros tonnages, à toute heure de la journée, stationner devant la quarantaine de restaurants spécialisés dans les grillades. La même agitation règne la nuit. Selon un restaurateur, El-Achir ne connaît pas de repos, notamment sa rue principale. Les restaurants ferment vers minuit ou 1h du matin, pour se transformer en café, entre 2h et 8h, afin de permettre principalement aux voyageurs de nuit de prendre leur petit déjeuner. Personne n'ignore d'ailleurs que des ententes, presque des «conventions» existent depuis toujours entre les restaurateurs et les conducteurs de cars de voyageurs et les «taxieurs». Ainsi, pour un restaurateur, un car ou des taxis qui s'arrêtent signifie tout simplement une quantité de clients. La mobilisation est alors totale pour satisfaire les voyageurs. «Les chauffeurs ne payent généralement pas leur repas», explique un restaurateur. Pour la comparaison avec Staouéli, les restaurateurs ou les bouchers vous indiquent le nombre de voitures stationnées et surtout leurs immatriculations. Ainsi, l'on a pu facilement compter une centaine de véhicules provenant d'une vingtaine de wilayas, notamment celles de l'Est algérien et d'Alger. A midi, la rue principale est totalement saturée et tous les restaurants affichent complet. La nuit, ce sont les familles bordjiennes qui se ruent vers El-Achir pour échapper à la chaleur torride des cités et des quartiers populaires de la capitale des Bibans. Les familles se rendent à El-Achir pour déguster des brochettes ou une glace, ou tout simplement pour se promener dans la fraîcheur du soir. El-Achir est célèbre dans toute l'Algérie pour la qualité de sa viande ovine, en dépit de son prix élevé.