Tristesse A quelques encablures seulement du début du championnat de nationale I, saison 2003-2004, l?image de notre football n?est pas des plus reluisantes. Au moment où, sous d?autres cieux, des championnats flambant neufs ont débuté dans la joie et la passion, le tout enrobé d?ambitions mesurées en raison de la récession que connaît le football, notamment en Europe, notre sport-roi (déchu depuis longtemps) sent carrément le malaise. Ce n?est pas un fait nouveau puisque cela dure depuis une décennie ou plus, et chaque intersaison apporte son lot de bruits de coulisses et de douleurs. Et si la plupart de nos clubs sont allés à l?étranger pour se préparer et que tous claironnent qu?ils ont réussi leur stage, il n?en demeure pas moins que, économiquement et même sportivement, puisque les deux aspects sont devenus intimement liés, les choses s?annoncent mal. C?est même un peu le désordre, car ce n?est pas la faute seulement à la crise financière qui secoue les clubs et la fédération, mais ce sont le bricolage dans la gestion et le manque de professionnalisme de nos dirigeants qui ont précipité ce sport vers le miroir aux alouettes. Le CRB de Lefkir est sur un petit volcan qui risque de se réveiller à tout moment. Le club, double champion d?Algérie il y a deux saisons seulement, s?est empêtré dans une situation qui menace carrément sa survie en nationale. D?abord, il y a cette affaire du joueur Bouferma lequel, selon l?instance fédérale, a terni l?image du pays en optant pour un club alors qu?il appartient à un autre. L?ex-Koubéen aurait quitté le Tersana d?Egypte sans régulariser sa situation avec ce club, empochant les 25 000 dollars d?un transfert qui n?a duré que trois mois et il s?est même entraîné avec sa nouvelle équipe. D?ailleurs, il n?a pas été le seul puisque Mounir Dob, le sociétaire de la JSK, a fait de même alors qu?il reste lié par contrat aux Canaris. Même la LNF l?a confirmé. Et le comble de tout, la grogne des joueurs concernant la dernière tranche de la saison écoulée ne fait qu?enfler surtout depuis le retour de l?équipe de son stage en Pologne. Au point que le président Lefkir a annoncé, lundi soir, sa démission du club de Laâqiba. A Chlef, la situation est aussi tendue où la moitié de l?équipe a décidé, samedi dernier, d?abandonner le stage de préparation pour faire pression sur son président afin qu?il règle les arriérés du dernier exercice et la prime de signature de cette saison. Quel cirque ! Au MCA, et malgré les apparences, le retour de l?équipe de Pologne n?a pas été de tout repos. Un président qui part en voyage, son vice-président qui boude l?équipe, et voilà que la délégation du MCA se retrouve à l?aéroport sans comité d?accueil. Ajouter à cela le fait qu?aucun frais de mission n?a été donné aux joueurs lors de ce séjour, ce qui a poussé les anciens à «dépanner» le reste de la troupe. Encore que la polémique autour de la venue ou non de Abdelouahab au sein du staff technique n?a pas trop éclaboussé les choses, mais la patience des joueurs et des entraîneurs concernant leur argent sera sérieusement testée dans les prochains jours. Quant à l?US Chaouia, c?est la grande mésentente entre les deux entraîneurs, le Roumain Gigiü et Achouri. A Béjaïa, c?est Benzekri qui pète les plombs en agressant un journaliste ? qu?en sera-t-il au cours de la compétition ? A l?USMA, on vire le coach vainqueur du doublé alors que l?équipe s?apprête à jouer son premier match de Ligue des champions africaine. A la JSK, un joueur est accusé de vol à l?étalage dans une grande surface (!) alors qu?un transfuge, Belkheir du MCA, découvre qu?il appartient toujours à son club formateur faute de lettre de libération. On s?arrêtera là pour dire que notre football va, encore une fois, emprunter des chemins sinueux et incertains malgré tous les discours et toutes les promesses de ses dirigeants. Car tant que ce seront les mêmes marionnettistes qui tireront les ficelles, c?est la même pièce qui sera jouée. Libre à eux de changer le décor et les costumes, le résultat et les malaises seront identiques ou même pires.