Résumé de la 3e partie - Le père mangea tout le ragoût et jeta les os de la viande que sa fille recueillit et enterra sous le genévrier... L'orfèvre était à son travail, dans son atelier, occupé à fabriquer une chaînette en or ; mais lorsqu'il entendit l'oiseau qui chantait sur son toit, cela lui parut si beau, si beau qu'il se leva précipitamment, perdit une pantoufle sur le seuil de sa porte et courut ainsi jusqu'au milieu de la rue, un pied chaussé, l'autre en chaussette, son grand tablier devant lui, tenant encore dans sa main droite ses pinces à sertir, et dans la gauche la chaînette en or ; et le soleil brillait dans la rue. Alors il resta là et regarda le bel oiseau auquel il dit : — Oiseau, que tu sais bien chanter ! Comme c'est beau ! Chante-le-moi encore une fois, ton morceau ! — Non, dit l'oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien. Donne-moi la chaînette en or et je te chanterai encore. — Tiens, prends la chaînette en or, elle est à toi, dit l'orfèvre, et maintenant chante-moi encore une fois ton beau chant. L'oiseau vint prendre la chaînette en or avec sa patte droite, se mit en face de l'orfèvre et chanta : Ma mère m'a tué ; Mon père m'a mangé ; Ma sœurette Marlène A pris bien de la peine Pour recueillir mes os jetés Dessous la table, et les nouer Dans son foulard de soie Qu'elle a porté sous le genévrier. Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis ! Et aussitôt il s'envola pour aller se poser sur le toit de la maison d'un cordonnier, où il chanta : Ma mère m'a tué ; Mon père m'a mangé ; Ma sœurette Marlène A pris bien de la peine Pour recueillir mes os jetés Dessous la table, et les nouer Dans son foulard de soie Qu'elle a porté sous le genévrier. Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis ! Le cordonnier entendit ce chant et courut en bras de chemise devant sa porte pour regarder sur son toit, et il dut mettre la main devant ses yeux pour ne pas être aveuglé par le soleil qui brillait si fort. — Oiseau, lui dit-il, comme tu sais bien chanter ! Il repassa sa porte et rentra chez lui pour appeler sa femme. «Femme, lui cria-t-il, viens voir un peu dehors : il y a un oiseau, regarde-le, cet oiseau qui sait si bien chanter !» Il appela aussi sa fille et les autres enfants, et encore ses commis et la servante et le valet, qui vinrent tous dans la rue et regardèrent le bel oiseau qui chantait si bien et qui était si beau, avec des plumes rouges et vertes, et du jaune autour de son cou : on aurait dit de l'or pur ; et ses yeux scintillants on aurait dit qu'il avait deux étoiles dans sa tête ! — Oiseau, dit le cordonnier, maintenant chante encore une fois ton morceau. — Non, dit l'oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien ; il faut que tu me fasses un cadeau. — Femme, dit le cordonnier, monte au grenier : sur l'étagère la plus haute, il y a une paire de chaussures rouges ; apporte-les-moi. La femme monta et rapporta les chaussures. — Tiens, c'est pour toi, l'oiseau ! dit le cordonnier. Et maintenant chante encore une fois. L'oiseau descendit et prit les chaussures avec sa patte gauche, puis il s'envola sur le toit où il chanta : Ma mère m'a tué ; Mon père m'a mangé ; Ma sœurette Marlène A pris bien de la peine Pour recueillir mes os jetés Dessous la table, et les nouer Dans son foulard de soie Qu'elle a porté sous le genévrier. Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis ! (A suivre...)