Carences ■ Au manque d'eau potable, à la dégradation du réseau routier et au chômage, viennent s'ajouter le manque d'infrastructures scolaires et le transport des écoliers. Voila à quoi ressemble le quotidien des citoyens de la commune d'Adekkar. Infernal. A se fier aux déclarations des uns et des autres, rien ne va plus dans la commune où même les écoliers ne sont pas épargnés par «une gestion hasardeuse» des infrastructures, du transport et des cantines scolaires. «On attend toujours et encore la réception du nouveau lycée ainsi que le nouveau CEM au niveau du chef-lieu de la commune. Les deux projets de réalisation sont à la traîne», a reconnu le premier responsable de la commune qui a fait état d'un problème d'une autre nature : le ramassage scolaire. Pour amortir les besoins tant exprimés par les élèves et leurs parents, l'APC d'Adekkar, selon son président, a opté pour l'achat «aux frais de la commune» de deux bus, pendant l'année écoulée, sans que cela ne règle pour autant «définitivement le problème du transport scolaire». «Débourser 800 millions de centimes de la caisse de la commune était perçu comme une ultime solution pour le ramassage scolaire. Cependant, le problème se pose toujours d'autant que les élèves des villages éloignés du chef-lieu de la commune se sentent dans l'obligation d'arriver sur place vers 6h30 du matin afin de permettre aux bus d'effectuer une deuxième rotation», a relevé Samir Belaïd qui n'a pas manqué de souligner la «complexité de la chose durant la saison hivernale». «Faisons-nous vraiment partie de la wilaya de Béjaïa ?» s'est-il enfin interrogé comme pour rappeler que le chemin du développement dans cette commune livrée à elle-même est encore...long. «Et ce ne sont pas les quelques promesses faites ici et là qui vont résoudre ces problèmes», a en outre soutenu le P/APC d'Adekkar pour qui la faiblesse chronique en ressources propres, les subventions dérisoires, les besoins pressants en matière d'équipements mettent la collectivité dans une situation délicate. Un membre élu de l'APC d'Adekkar, qui a voulu garder l'anonymat, n'a pas caché ses craintes : «Si cette situation de blocage perdure, il risque d'y avoir un vent de mécontentement des populations locales», a-t-il averti. «C'est insoutenable», a-t-il enchaîné lançant un «énième appel» aux autorités compétentes afin de prendre des mesures urgentes «avant qu'il ne soit trop tard». Même son de cloche chez les quelques citoyens approchés. «On a souvent attiré l'attention des autorités locales. La situation n'a pas changé d'un iota et l'on attend peut être que nous sortions dans la rue, brûlons et cassons pour que l'on nous entende enfin», a affirmé Belkacem.