Résumé de la 2e partie ■ Le vieux Nafaâ apprend que Bélaïd était monté au maquis et que son fils ne pourrait épouser Dahbia que si celui-ci ne revenait pas. Oh ! Mon Dieu ! Que la situation est pénible et douloureuse en même temps !soupira le vieux Nafaâ. Mais... mais... dis-moi, Bachir... — Oui ? — Combien doit durer cette attente ? Des mois, des années ? Mon fils a vingt-trois ans... Il a atteint l'âge de se marier... Et Dahbia a dix-huit ans... L'âge idéal pour fonder un foyer... — Nous allons attendre le retour des moudjahidine... Si Bélaïd est toujours en vie, il sera là dans quelques mois...Nous avons entendu dire que l'Indépendance est pour bientôt... Une question de mois, paraît-il... Alors un peu de patience, Cheikh Nafaâ. Quelques mois plus tard, ce fut l'Indépendance du pays après sept ans et demi de guerre, de larmes et de deuil. Pour beaucoup c'était la joie. Pour d'autres, commençait aussi une attente des plus douloureuses : les pères et les mères espéraient voir revenir leurs enfants et les épouses leur mari. Les premiers moudjahidine commençaient à revenir. Ils étaient accueillis avec des youyous par les leurs. C'étaient des héros. Certains d'entre eux avaient tellement maigri que l'on avait du mal à les reconnaître. C'est pourquoi Abdellah, le père de Bélaïd, s'approchait des moudjahidine au fur et à mesure qu'ils arrivaient pour leur demander qui ils étaient. Il s'ensuivait alors des discussions de ce genre : — Alaaslamak ammi. Tu n'es pas Bélaïd, le fils d'Abdellah ? — Non, je ne suis pas Bélaid. Tu ne m'as pas reconnu, aâmi Abdellah ? — Non... — Je suis Messaoud, le fils de Abdellatif le meunier... — Ah ! Oui... Oui... je reconnais les traits, maintenant. Alaaslamak ammi.... Alaaslamak ammi. ...Tu as beaucoup maigri. — Oui... Parce que là où nous étions on mangeait un jour sur trois ! — Mais dis-moi... Tu n'as pas vu Bélaïd ? — Bélaïd ? Je l'ai vu au début... Puis, juste après le Congrès de la Soummam, il a disparu. — Il est tombé en martyr ? — Personne ne le sait, da Abdellah. Pour la sécurité des moudjahidine, on ne faisait qu'accomplir notre devoir... On ne posait pas de questions... Mais j'ai entendu dire une fois, qu'il faisait partie de ceux qui ont été déplacés vers une autre région du pays... A suivre