Chauffard ■ Près d'un mois après le drame de Tipasa qui a coûté la vie à trois écoliers, un autobus a fauché un enfant, hier après-midi, à Bouzaréah. Il est mort sur le coup. Impunité, laxisme envers des inconscients au comportement criminel, sont les mots qui revenaient sur toutes les lèvres des habitants en colère, hier. Le drame s'est produit près de la place de la mairie, sur la route neuve, en fin d'après-midi, rapportent des témoins. Selon ces derniers, le bus «fou» roulait à une vitesse excessive. Arrivé à un virage, le chauffeur perd le contrôle de l'engin et percute une voiture stationnée sur le trottoir. Un enfant de passage est pris en tenailles entre le bus et la voiture. Il n'a pas survécu à ses blessures. En colère, les riverains ont procédé à la fermeture de la route pour dénoncer les chauffeurs de bus dont le comportement au volant a été, à mainte fois, dénoncé. Vitesse excessive, dépassements dangereux, quand ce n'est pas simplement le mépris de toutes les règles de conduite de certains chauffeurs, sont souvent à l'origine de ce type de drame. «Ajouté à cela des mis en cause qui reprennent aussitôt la route comme si de rien n'était et vous comprenez pourquoi ce drame comme tous les autres se reproduiront inévitablement», nous dit un père de famille commentant l'information. Ce matin encore, en pleine route de l'ALN menant à Alger, deux bus de transport de voyageurs, l'un immatriculé à Alger et l'autre à Boumedès se donnaient en spectacle conduisant à des vitesses bien au-delà de la limite de vitesse réglementaire sur cette route. Hilares derrière leur volant, klaxonnant à tout-va et transportant chacun une dizaine de voyageurs, s'adonnant à des manœuvres dangereuses, ces deux «dangers ambulants» voulaient se prouver l'un à l'autre qui était le meilleur conducteur. Mais aussi qui arriverait le premier à la prochaine station. Aucun mort ni blessé pour cette fois. Pourtant des drames, les routes algériennes en ont connus et continuent d'en connaître. Lundi 9 février : un bus fauche plusieurs écoliers. Trois sont morts sur le coup et trois autres sont blessés. Les six enfants, âgés de 11 à 15 ans avaient été percutés alors qu'ils attendaient un transport pour rejoindre leurs établissements respectifs, d'après la Protection civile. Selon la Gendarmerie nationale, l'accident serait dû à un dépassement dangereux effectué par le chauffeur dans un virage. La gendarmerie évoque également l'état défectueux du système de freinage du bus. Pour l'heure, le constat reste le même. Et le manque de formation des chauffeurs recrutés généralement à un très jeune âge, demeure un des principaux facteurs de ce carnage qui cause prés de 4000 décès par an !