Musique n Endossant avec mesure son rôle de passeur de mots et de transmission des valeurs, Souad Asla n'a pas hésité à faire des recherches sur le patrimoine musical saharien pour le sauvegarder de l'oubli. La chanteuse Souad Asla animera au Centre culturel algérien de Paris un spectacle aux couleurs traditionnelles du Grand Sud algérien, spécifique à la Saoura, pays de ses racines sahariennes. Le récital sort des sentiers battus du show biz, puisque la chanteuse et son groupe de femmes musiciennes au nombre de douze vont recréer une «Lemma». Le terme courant dans nombre de régions algériennes, notamment dans la wilaya de Blida, s'explique par un après-midi musical ou non destiné à la gent féminine réunie autour d'un café, d'un thé et de gâteaux. Souad Asla installée à Paris va redonner corps et âme en musique à ces rencontres et reconstituer cette ambiance si saharienne et algérienne en un nouveau spectacle, le 18 mars prochain au Centre culturel algérien de Paris. La représentation se veut également être un ballet où des musiciennes l'accompagneront en jouant sur des instruments ancestraux afin de refléter l'esprit même de la Lemma. Interprète, parolière, compositeur, Souad Asla, artiste absolue s'est produite à travers les grandes villes du monde. Reprenant le flambeau de la musique gnawie, legs ancestral, l'artiste enrichit depuis, son répertoire par un métissage musical où elle mêle rock, blues, musique africaine, ce qui lui vaut un style artistique imprégné d'une nouvelle approche appréciée dans le monde musical et parmi ses fans. Apres son premier album «Jawal» avec les textes Salamou, Zawaliya, Marchandize et Jabouna, qui a d'ailleurs connu un énorme succès, elle revient avec une nouvelle expression artistique «Lemma», un spectacle vivant tout en travaillant sur son prochain album. Souad Asla est une artiste de la nouvelle génération héritière de la tradition gnawie avec donc une composante de fusion moderne de style musique du monde. Sa rencontre en France avec Hasna Becharia, une ancienne connaissance et issue de la même ville, a déclenché le déclic de sa vocation. La chanteuse ne cache pas qu'elle a un message à transmettre par le biais de ses textes dont les titres et les paroles sont à plus d'un exemple fort, reproduisant une réalité sans fards. Endossant avec mesure son rôle de passeur de mots et de transmission des valeurs, Souad Asla n'a pas hésité à faire des recherches sur le patrimoine musical saharien pour le sauvegarder de l'oubli. Son pari, elle l'a relevé, puisqu'elle a dirigé des ateliers où elle a ressuscité les chants et danses du désert. Cependant, comme elle l'a déclaré à plusieurs reprises, elle continue de faire un travail d'investigations plus poussé auprès des femmes, de Taghit détentrices de chants et musiques traditionnels. Un patrimoine oral menacé de disparition si des personnes, comme elle, ne viennent à le protéger et à le transmettre par le bais d'une école de musique destinée à accueillir les jeunes filles de la Saoura. Rappelons que Souad Asla et son groupe se sont produits à la salle Atlas d'Alger à l'occasion du 8 mars.