Agression «L?opération pénitence» a soulevé un vent d?indignation dans le monde arabe et dans quelques capitales occidentales. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a annoncé aujourd?hui la poursuite de la vaste opération militaire menée depuis mardi soir dans le nord de la bande de Gaza, lors de laquelle 58 Palestiniens ont été tués. «L'opération progresse de façon satisfaisante, nos forces agissent de façon professionnelle et efficace, ce n'est pas une opération courte, nous devrons agir tant que le danger existera», a affirmé Sharon à la radio militaire israélienne. Selon le Premier ministre, l'opération «Jours de pénitence» vise deux objectifs. «Nous devons élargir nos zones d'opération pour éloigner les lance-roquettes afin que les localités juives au-delà de la frontière ne soient plus à leur portée. Il faut aussi agir pour que les terroristes ne puissent pas bombarder les implantations (israéliennes dans la bande de Gaza) maintenant et pendant l'évacuation» de cette région prévue l'an prochain, a ajouté M. Sharon. Cette opération a suscité l?indignation dans le camp palestinien, arabe et dans quelques capitales occidentales alors que Washington s?est contentée de demander à Israël d'avoir uniquement recours à une «force proportionnelle» dans ses opérations militaires. Amr Moussa, secrétaire de la Ligue arabe, a dénoncé avec fermeté «l'immunité internationale» octroyée à Israël et affirmé que «le conflit du Proche-Orient ne laissait actuellement aucune place à l'espoir». «Donner à Israël le feu vert (...) démolit complètement toutes les chances de paix», a-t-il poursuivi. La Ligue arabe tiendra aujourd?hui, au Caire, une réunion extraordinaire des délégués permanents pour étudier des «répliques directes». Pour sa part, la France, par la voix de son chef de la diplomatie, Michel Barnier, a exprimé sa «très grave préoccupation pour les événements de Gaza» et a lancé «un appel à la raison aux Israéliens et aux Palestiniens». Jeudi dernier, le secrétaire général de l'Onu a exprimé son inquiétude devant «l'escalade de la violence et l'augmentation des victimes des deux côtés» et demandé «aux deux parties de cesser immédiatement toute forme de violence», a déclaré le porte-parole de Kofi Annan dans un communiqué.