Drame n Les mères célibataires ou celles victimes d'un «mariage de la fatiha» a été le sujet central traité, ce matin, avec la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. S'exprimant sur le sujet lors de l'émission Invité de la rédaction de la radio Chaine III, Mme Noria Meslem a appelé l'Etat à s'impliquer davantage pour une meilleure intégration sociale de ces femmes condamnées à la loi du silence et rejetées par la société. . «Ce sont des victimes et des cas sociaux que l'Etat doit aider», tranche-t-elle d'emblée. Dans un élan d'humanisme, Mme Meslem interpelle sur la situation «intenable» vécue par ces mères célibataires, dont la plupart, signale-t-elle, sont des mineures. La première responsable du secteur estime que le regard de la société doit encore changer, d'autant chacun sait que parler aujourd'hui des mères célibataires en Algérie c'est parler de la transgression d'un tabou, la violation des règles et normes établies de la société. « Fini les tabous. Aujourd'hui, plus que jamais, avec l'évolution des mentalités, il faut oser parler de ces femmes, qui n'ont pas choisi leurs situation, qui ont besoin d'un soutien concret qui mettra fin à leur marginalisation dans la société», plaide la ministre. En plus des aides sociales et financières visant à tirer ces dernières de leur condition de pauvreté il faut, déclare-t-elle, «des lois pour protéger les mères célibataires, victime d'un mariage de la fatiha».La ministre, rappelle, dans ce sens, que «lors de son discours, en 2015, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le président de la République avait demandé de revoir le code de la famille». «Cette réforme, dit-elle, est impérative, particulièrement pour régler le cas de ces femmes victimes d'un mariage de la Fatiha, de celles divorcées contraintes de quitter le logement familial ou bien de celles, encore, le droit de garde de leurs enfants si elles se remarient. Il faut le dire ces femmes sont rejetées par leurs proches et sont parfois amenées à quitter le domicile familial pour être, soit hébergées dans des centres, soit finir dans la rue pour les moins chanceuses. En juin 2013, le ministère de la Solidarité a recensé 209 mères célibataires qui ont été prises en charge dans les structures de l'Etat jusqu'à leur accouchement. D'autres sont livrées à elles-mêmes et sont contraintes de vivre parfois, dans la rue. Victimes de l'abandon de leur petit ami ou pire d'un viol, ces jeunes femmes ont choisi, parfois malgré elles, et plutôt que de mettre un terme à leur grossesse, de garder leur enfant. Ce même enfant qui n'aura jamais le statut des autres par la faute d'une société impitoyable.