Résumé de la 21e partie - Zahia voudrait que son fils renonce tout de suite à Hayet qui, le jour de ses fiançailles, a convulsé : elle croit qu'elle est possédée. Elle a tenu, quelques jours après, à aller avec lui, pour la voir. — Je t'interdis de faire la moindre remarque désobligeante, dit Omar. — Je veux seulement l'interroger sur ce fameux malaise... — Moi, je l'interrogerai, dit Omar, toi, tu te contenteras d'écouter.... Comme elle veut protester, il ajoute, sur un ton qui ne souffre aucune réplique : — Autrement, tu restes chez toi ! Ils trouvent Hayet en pleine forme, ce qui met Omar de très bonne humeur. — Tu nous as fait peur l'autre jour, dit Omar, soulagé. — Tu as déjà fait ce genre de crise ? demande Zahia d'un ton soupçonneux. — Jamais, répond sa mère, Fatma. C'était le mauvais œil ! Et comme pour atténuer un peu la violence de son intervention, elle ajoute : — C'était un peu notre faute, toi et moi. Nous voulions que Hayet soit très belle... Et voilà, on a dû lui jeter le mauvais œil ! Fatma dévie la conversation sur un autre sujet et la visite finit sans que Zahia ait dit ce qu'elle voulait dire. — Alors, c'est comme ça, dit-elle à son fils, tu ne romps pas ? — Mais pourquoi ? dit-il, tout est rentré dans l'ordre! — Tu ne crains pas qu'elle soit possédée ? — Ce ne sont que des balivernes... — On peut au moins geler les relations... — Je t'interdis de prendre la moindre initiative ! J'aime Hayet et je l'épouserai. Zahia ne s'avoue pas vaincue : elle attendra l'occasion pour revenir à la charge. A quelques jours de là, alors qu'il se rend chez Hayet, pour la voir, il trouve la maison en grand émoi. C'est le petit frère de la jeune fille qui lui ouvre. — Que se passe-t-il ? — C'est Hayet, dit-il, elle vient de faire une crise d'épilepsie. Omar le regarde, terrorisé. — Hayet est épileptique ? — Oui, dit le jeune garçon. A ce moment-là, Fatma arrive. — Omar, dit-elle, Hayet ne peut pas te recevoir, elle est... elle est fatiguée ! — Je sais, dit-il, je repasserai. Il sort. Il l'entend crier après son fils : — Que lui as-tu dit ? Que lui as-tu dit ? — Mais la vérité ! dit le jeune garçon. — Malheureux, tu as vendu ta sœur ! — Mais il m'a demandé ce qu'elle avait et je lui ai dit la vérité ! Je n'allais pas mentir, quand même ! C'est vilain de mentir, tu me l'as toujours dit ! Omar est si écœuré qu'il ne peut s'empêcher de vomir. Il pense même à se suicider : se jeter sous les roues d'une voiture ou du haut d'une rampe... Mais il préfère marcher longuement, sans se retourner... A suivre