Quand la machine atteint ses limites, il faut parfois revenir à... l'animal : le pastoralisme a été remis au goût du jour sur la Loire en France, où plus de 350 brebis sont déployées pour assurer l'entretien de prairies et talus inaccessibles bordant le fleuve dans la région d'Orléans. Au menu pour ces solognotes ? une race particulièrement résistante à la chaleur et aux parasites ?, les herbes folles, arbustes, taillis et autres buissons qui prolifèrent sur les bords du fleuve. Très répandu au début du siècle, l'élevage extensif a été abandonné, livrant progressivement à la végétation de vastes étendues des bords de Loire hors d'atteinte pour les engins modernes de débroussaillage, explique Isabelle Gravrand, du conservatoire français du patrimoine naturel de la région Centre. «Or des études ont montré que sans entretien, la diversité végétale s'appauvrit. Nous avons donc décidé de faire appel à nouveau aux brebis, parce que ces prairies abritent certaines espèces animales et végétales qui étaient en voie de disparition», ajoute-t-elle. Le 28 août, les brebis ont quitté les grands espaces du Méandre de Guilly (Loiret), où elles avaient pris leurs quartiers d'été, pour rejoindre un autre site, les friches de Parterre, à Germigny-des-Prés (Loiret). Début octobre, ces robustes gestionnaires des milieux naturels ont longé la Loire sur 23 km, une journée de marche, pour se rendre à Dampierre-en-Burly (Loiret) où elles vont nettoyer les bords du fleuve jusqu'à début novembre. A chaque fois, elles vont nettoyer une vingtaine d'hectares de berges en quatre à six semaines de pâture.