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Histoires vraies
La course en solitude (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 27 - 10 - 2004

Résumé de la 1re partie Le 1er novembre 1968, Richard décide de prendre la mer à bord de son trimaran pour un tour du monde.
Pourtant, ce même 29 mars, le message est parvenu à la BBC : «Tout va bien, j'ai passé le cap Horn...»
Alors, il faut lire le carnet de bord n° 3. Le carnet sur lequel Richard note ses angoisses et ses désillusions. Ses espoirs et ses folies.
Il a voulu être ce solitaire autour du monde. Il l'a tellement voulu, si fort, qu'il ne s'est pas demandé s'il en était capable. Alors, il est parti comme les autres. Dans le claquement des voiles, il se voyait déjà revenu, maigre, barbu, noir de soleil et fatigué d'embruns. Mais il a fait quelques miles dans l'Atlantique et il a eu peur. Peur de son bateau. Mais peur de lui, surtout. Au début, il a pensé revenir en arrière et avouer cette peur. Dire à ceux qui l'avaient regardé partir avec enthousiasme : «Je ne suis qu'un trouillard, une fourmi humaine qui a peur de la mer. Peur de l'Océan. Peur de la solitude. Jamais je ne passerai le Pacifique.»
Et puis, quelques pages plus loin, sur le carnet de bord n° 3, il n'ose plus en parler et il commence à envoyer des messages qui ne le concernent plus.
Ce navigateur solitaire et enthousiaste dans l'océan Indien, qui voit des poissons presque bleus, ce n'est pas lui. C'est celui qu'il aurait voulu être. Ce marin paisible qui croise au large des îles Cocos et regarde les oiseaux tourner autour de son mât, c'est un autre.
Ce skipper flegmatique qui annonce «j'ai franchi le cap Horn», c'est un rêve. Richard n'a rien fait de tout cela. Il tourne en rond dans l'Atlantique depuis deux cent quarante-trois jours. Cap à l'est, à l'ouest? Il devient fou. Il est en train de faire croire au monde qu'il en fait le tour et il tourne en rond comme un bouchon dans un bassin.
Il écrit : «Dieu me regarde, je suis le jouet d'un cerveau cosmique, plus rien, je ne suis plus rien.»
Par contre, sur le carnet de bord n° 1, tout va bien, le tour du monde s'achève.
Le 24 juin 1969, Richard reçoit un message des organisateurs de sa course : «Rencontre prévue aux îles Sorlingues. Stop. BBC attend interview. Stop. Editeur intéressé pour récit exclusif. Stop. Arrivée triomphale prévue. Stop.»
Richard répond : «Je parlerai une autre fois. Envie de voir personne.» Mais il sait qu'on l'attend. Il sait que le rêve a pris fin. Qu'il faut ou rendre des comptes, ou continuer de mentir. Et peut-on mentir sur un tour du monde qui n'a jamais existé ?
Le 30 juin sur le carnet n° 3 : «Mon âme désormais est en repos. Je vous livre mon carnet de bord. Il ne peut y avoir qu'une seule beauté, c'est la beauté de la vérité. Personne ne peut faire que ce qu'il est capable de faire. Tout est fini. Fini. C'est la fin de mon jeu. Je ne veux plus jouer. J'abandonne le jeu à 11h 50.»
Deux semaines plus tard, le trimaran Electron dérivait seul, à 500 miles à l'ouest des Canaries. Abandonné, désert.
Les carnets de bord étaient sur la couchette. Le n° 1, qui avait fait le tour du monde. Le n° 2, gui avait tourné en rond dans l'Atlantique. Et le n° 3, qui avait mis le cap sur la folie et le désespoir. Richard était arrivé au bout de sa course en solitude.


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