Résumé de la 7e partie Une fois le poison totalement aspiré, le vieil homme se sentit soulagé et remercia le seigneur. Le c?ur empli d'ambition et d'enthousiasme, le jeune homme traversa plusieurs provinces et forêts. Il emprunta des chemins inconnus et rencontra de bien étranges et curieux personnages. Il apprivoisa les uns et se méfia des autres. Il suivit les indications du vieux sage et supporta fort bien le voyage qui dura, d'ailleurs, des semaines entières. Quand enfin se dessina à l'horizon la frontière du pays recherché, le jeune homme découvrit une montagne si haute qu'elle se perdait dans le ciel. A ses pieds, prenaient naissance les sept fleuves maudits où sommeillaient les sept monstrueuses pieuvres. Il sentit son c?ur battre fortement. Il rassembla son courage et s'attaqua promptement à sa tâche. Il suivit le premier fleuve jusqu'à sa source, puis provoqua la pieuvre en lui jetant le corps d'un b?uf comme appât. Celle-ci sortit des eaux, se prépara à avaler le jeune homme. Brutalement, celui-ci trancha sa tête, grâce au sabre magique. Il fit de même avec les six autres pieuvres. D'un pas alerte, fier de son exploit, le jeune homme n'hésita pas à se rendre au palais pour demander audience à la reine, traînant derrière lui les énormes têtes des pieuvres. Extrêmement contrariée par l'arrivée triomphale du jeune homme, la méchante reine refusa d'admettre sa victoire. Elle le reçut alors froidement ; sèchement, elle décréta qu'il s'agissait d'un démon. Elle ordonna aux gardes de le brûler vif pour conjurer le mauvais sort. Le jeune homme se défendit. Il s'adressa au roi, enfermé dans un mutisme troublant. Il lui dit : «Ô noble roi ! Je ne suis qu'un humble voyageur. Je souhaite m'acquitter d'une grande dette envers ta fille, la princesse Clair-de-Lune. Elle m'a sauvé de la mort et je sais qu'elle a besoin de toi. Ta femme l'a injustement condamnée à prendre l'apparence d'une perdrix, et tu ne peux deviner ce que j'ai dû endurer pour parvenir jusqu'ici. Je t'en prie sire ! Fais quelque chose pour ta fille, cet être si fragile et si généreux, qui n'est autre que ta chair et ton sang !» Le roi eut les larmes aux yeux. Il se leva et ordonna à son épouse de rompre le mauvais sort qui affligeait la vie de sa fille, puis de quitter le palais immédiatement. D'une voix amère et déchirée, il s'emporta : «Vieille sorcière ! Tu as réussi à me séparer de ma fille et à me la faire oublier. Qu'a-t-elle donc fait pour mériter ta sentence ? Ne t'avait-elle pas aimée comme elle aimait sa propre mère si seulement le destin ne nous avait pas privés d'elle si tôt ? Va ! Hors de ce royaume ! Que le Seigneur te maudisse jusqu'à la fin de tes jours !» (à suivre...) (*) Extrait des Contes magiques de Haute Kabylie, de Salima Aït Mohamed, 1999. Éditions Autre temps, collection Temps contés.