Historique A ce jour, 4 594 biens waqfs sont enregistrés auprès de la direction des waqfs. Un chiffre qui ne constitue cependant pas l?ensemble du patrimoine. En effet, ce patrimoine a subi, au fil du temps, toutes formes de bradage, de détournement et de dépossession, particulièrement lors de l?occupation coloniale. Paradoxalement, durant cette même période, on a enregistré le plus grand nombre de dons au profit des waqfs, une façon d?éviter de se faire exproprier. Ce qui n?a pas empêché l?administration française d?accaparer certains biens houbous. Ils sont devenus ainsi des biens vacants. Il a fallu, selon des historiens, l?intervention de Napoléon pour rétablir «le bureau de bienfaisance musulman» pas loin de la mosquée Ketchaoua, à Alger. Toutefois cette pratique était plus usitée, en Algérie, pendant la période ottomane où on rapporte que des personnalités de l?époque ont fait don de leurs biens au profit d?hommes pieux qui étaient au service de la foi musulmane. C?était le cas de Mourad Raïs qui avait fait don de ses terres au profit du saint Sidi Yahia El Tiyar, originaire de Constantine. D?ailleurs, son mausolée existe toujours dans le cimetière qui porte son nom aujourd?hui, à Bir Mourad Raïs. Il n?en demeure pas moins que c?est une pratique ancestrale, datant de l?avènement de l?Islam. Il s?agit d?une sadaqa djariya dont «le propriétaire récoltera les fruits pour l?éternité», expliquent les cadres du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs. Certains biens waqfs d?avant la période ottomane ne possédaient aucun document. Le don se faisait verbalement avec des témoins comme le dicte l?Islam. Plus tard, durant l?occupation française, le don était enregistré auprès des Mahkamet El chariya (des tribunaux musulmans), auprès du cadi (juge musulman) avec le témoignage d?au moins trois individus. Il était notifié et dûment enregistré. Après l?indépendance, certains biens waqfs ont été nationalisés, en 1971, dans le cadre de la Révolution agraire. Or cette catégorie de biens ne peut être soumise à la nationalisation. A ce sujet, un cadre du ministère de tutelle a parlé de «nationalisation par erreur». Dans ce sens, le ministère a engagé une procédure pour recouvrer ces biens. Il est utile de savoir qu?au début de l?indépendance, un ministère des Houbous avait la charge d?établir les documents de ces biens et de les gérer.