Parmi les souliers d'autrefois dont les noms ont subsisté, citons la babouche. Ce mot, passé en français, est d'origine persane. Le mot a presque disparu des langues algériennes, mais il y a encore un siècle, il était d'un usage courant. Aujourd'hui, on a tendance, en parIant des babouches de la mariée, à employer un autre nom de soulier : belgha. Les auteurs européens citent les babouches à propos des Bédouins d'Arabie, de Palestine, de Syrie, du Yémen... En parIant des Bédouins du Proche-Orient, D'Arvieux écrit : «Leurs babouches, en pantoufles de maroquin jaune, leur servent de soulier, ils les quittent quand ils veulent s'asseoir et marcher sur les tapis.» D'Arvieux, qui indique que les babouches se portaient aussi bien par les hommes que par les femmes, les décrit ainsi : «Elles ont des quartiers et des oreilles pour les attacher à la façon de nos souliers, elles n'ont qu'une semelle fort mince et sans talon.» En Algérie aussi, la babouche est une chaussure mixte qui ressemble à celle qui est décrite ci-dessus, mais le même D'Arvieux qui a vu celles qu'on portait à Alger, écrit qu'elles n'avaient ni quartiers ni oreilles et que, par conséquent, elles ne s'attachaient pas. «Les gens de cette ville, rapporte-t-il, vont nu-pieds et nu-jambes et n'ont pour toute chaussure que des babouches, qui sont des souliers plats ferrés sous le talon.» La babouche d?autrefois ne diffère pas de la belgha, également soulier plat sans talon. Aujourd'hui, ce mot désigne toutes sortes de chaussures légères, d'intérieur ou d?extérieur, en cuir ou en caoutchouc, sans talon qui découvre les orteils et les chevilles. On emploie aussi, comme synonyme du mot, son équivalent français, cIaquette.