Le marché de l?automobile risque de perdre sensiblement de sa cote. Quelques jours après la sortie de Bouteflika qui disait être contre l?importation des véhicules de moins de trois ans, la Cnep, qui finançait jusque-là l?achat des véhicules par facilités, a décidé de cesser cette opération, affirmant revenir à sa vocation première, à savoir l?immobilier, un créneau jugé plus porteur. Citoyens et concessionnaires devront sans doute en pâtir. Mais pourquoi donc la Cnep Banque a-t-elle décidé de suspendre le crédit auto ? La question mérite vraiment d?être posée quand on sait que la banque publique s?est imposée dans cette branche, allant jusqu?à accaparer près de 80% des parts de marché en 2003. De même, depuis le lancement de cette formule en septembre 2001, la Cnep n?a été que très rarement confrontée à des problèmes avec ses clients. Selon des sources concordantes, les contentieux ne représentent qu?environ 1 % des 56 000 crédits octroyés, soit la moitié de la norme internationale. La décision de la Cnep, qui aurait été prise sur instruction du ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou, serait motivée par sa volonté de revenir à sa vocation initiale, à savoir l?immobilier. Néanmoins, son impact sur le marché automobile national sera à la fois «immédiat» et «néfaste», prédisent les concessionnaires automobiles. Ces derniers, qui ont favorablement accueilli le récent «positionnement» du président de la République Abdelaziz Bouteflika, en faveur de l?interdiction d?importation des véhicules de moins de trois ans, s?attendent, en effet, à ce que les ventes de véhicules «soient freinées» par la décision de la Cnep. C?est que, de l?avis général, le marché automobile national doit la dynamique qu?il connaît, ces dernières années, au lancement du crédit auto par les banques. Sachant que la Cnep proposait les taux d?intérêt les plus bas du marché, ce qui lui a valu d?ailleurs l?intérêt du public et d?un grand nombre de concessionnaires, tout porte à croire que la décision qu?elle a prise «va se répercuter négativement sur nos ventes», déclarera M. Mahdjoub, le chargé de la communication à Renault Algérie, à notre confrère El Watan. Dans le même temps, il est très probable que le marché de l?occasion reprenne des ailes au vu du pouvoir d?achat des Algériens. Cela dit, certains estiment que les facilités accordées par les banques pour l?acquisition de véhicules ont été à l?origine de la saturation des routes et de la fréquence des accidents de la circulation. D?où la nécessité de les suspendre «au moins momentanément».