Constantine Farid reconnaît les faits retenus contre lui. «Je l?ai assassinée car elle se mêlait de tout ce qui avait un rapport à notre vie de couple». Dans le box des accusés, le mis en cause, la quarantaine, frêle et pâle, prend la parole après un long moment de silence : ? «Monsieur le président, cela fait des années que je supportais ma belle-mère? Elle se mêlait de ma vie privée sans aucun scrupule. ?Méritait-elle pour autant la mort ? ?Ce jour-là, je voyais rouge ! Elle est allée jusqu?à pousser ma femme à me quitter et à exiger le divorce ! ?Vous auriez très bien pu mettre un terme à ce conflit au lieu de la poignarder ! ? Elle l?avait cherché ! ?Taisez-vous, accusé !» Les membres de la cour et l?assistance, vraisemblablement secoués par les mots et le ton hostiles de l?accusé, observent, de nouveau, un long moment de silence. Les faits remontent au mois de mars 2000. Farid venait de convoler en justes noces avec Samia, une jolie jeune femme qu?il avait fréquentée pendant cinq longues années. «Avant notre mariage déjà, la vieille était contre notre union. Elle montait sa fille contre moi et était hostile à chacune de nos rencontres. Je ne comprenais pas pourquoi elle éprouvait autant de mépris à mon égard. Cette femme, je ne l?ai d?ailleurs jamais comprise. Pourtant, je m?efforçais de lui être agréable afin de lui arracher un sourire. Les choses se sont gâtées après notre mariage. Elle s?est installée chez nous et nous imposait son autorité. Je ne reconnaissais même plus ma femme. Elle n?avait plus rien de la jeune femme tendre et douce que j?avais épousée. Elle aussi ne me témoignait qu?indifférence et mépris. Elle n?était jamais satisfaite», déclare l?accusé. A la question : «Mais que s?est-il exactement passé le jour du drame ?», il s?ensuit un lourd silence avant que l?accusé ne reprenne enfin la parole : «Je ne sais pas comment j?ai pris le poignard ni comment j?ai frappé !» Les crimes ne s?expliquent pas, dit-on, pas toujours. (à suivre...)