Les nations les plus pauvres de la planète reçoivent seulement un cinquième de l'aide mondiale, selon un rapport publié lundi par des organisations humanitaires britanniques qui demandent une réforme profonde des programmes internationaux de financement. Le rapport d'Oxfam et d'ActionAid accuse les pays riches de ne pas tenir leurs promesses de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à 2015. Le texte prétend aussi que seulement la moitié de l'argent des programmes d'aide est consacrée aux dépenses de santé, d'éducation et aux services de base. Près de 40% de l'aide sont liés directement à des biens surfacturés ou à des services du pays donateur et environ 80 organisations officielles s'occupent de la distribution de l'aide, surchargeant la bureaucratie administrative, selon le rapport publié en amont de la conférence internationale sur le sujet qui se tient lundi à Paris. Les participants, qui comprennent des ministres du monde entier, doivent évaluer l'évolution des objectifs du Millénaire, fixés en 2000 par l'ONU, qui visent notamment à réduire de moitié la pauvreté mondiale d'ici à 2015. «Notre rapport est une triste histoire de désordre, d'hypocrisie, d'hésitations et de blocages, a estimé Patrick Watt, d'ActionAid. Les pauvres du monde entier sont placés involontairement dans le rôle de boucs émissaires.»