Anniversaire Lumières est une association culturelle ayant pour vocation de promouvoir le 7e art. A l?occasion de cette célébration au Palais de la culture hier, un hommage a été rendu par l'association Ouled El-Houma au cinéaste et réalisateur Ammar Laskri, fondateur et président de Lumières. A pris part à cette rencontre une assistance nombreuse dont de nombreuses figures qui, dans le temps, ont marqué le cinéma algérien en lui attribuant ses lettres de noblesse, tels Farida Saboundji, Sid Ali Kouiret, Chafia Boudraâ et bien d?autres encore. «Cet hommage est un honneur pour moi, ça me va droit au c?ur, c?est aussi un hommage à tous les compagnons de métier qui ont su résister et poursuivre leur chemin en dépit des épreuves qui se sont abattues sur notre cinéma et qui ont connu leur point culminant avec la dissolution des entreprises de production audiovisuelle en 1998», a dit Ammar Laskri. Et d?ajouter : «Toutefois, le plus grand hommage qu?on peut me faire reste la réhabilitation du cinéma algérien par la remise sur les rails de cette activité de culture et de création qui, jadis, était l'un des meilleurs ambassadeurs de la cause nationale durant la Guerre de libération et qui faisait l'orgueil du pays après l'indépendance.» Un objectif, dira-t-il, qui ne saurait être satisfait sans une action d'envergure touchant toutes les disciplines du secteur de la culture, tels le théâtre, les arts plastiques et la littérature. Ammar Laskri, réalisateur du long-métrage Patrouille à l?Est, a profité de l?occasion pour lancer, au passage, un appel aux autorités concernées afin de se pencher réellement sur la question du cinéma. Le programme des manifestations commémorant cet anniversaire comprend la projection d'un documentaire sur l'itinéraire de Ammar Laskri, une exposition de photos et d'affiches des ?uvres cinématographiques algériennes les plus connues ainsi que des dépliants autour du thème «Le cinéma algérien, un parcours de 40 ans». Et pour égayer le lieu et le moment, un récital de musique arabo-andalouse. Par ailleurs, un plateau vivant de tournage avec pour support une caméra de 35 mm, un travelling et des instruments d'enregistrement du son et de la lumière a été également aménagé à l'intention du public afin de le familiariser avec le processus de tournage de films de fiction. L'association «Lumières», créée en 1998, avait constitué le seul refuge pour les hommes du cinéma algérien à la suite de la dissolution des entreprises publiques activant dans le secteur. Réalisateurs, acteurs et travailleurs de différentes branches du cinéma se sont rassemblés au sein de cette association pour faire entendre leur voix et surtout, comme le soulignent nombre d'entre eux, pour sauvegarder le matériel et les équipements qui appartenaient aux entreprises dissoutes dans un premier temps et de les gérer ensuite de façon à assurer la continuité et la présence du cinéma algérien. C'est ce matériel même qui devait servir à la réalisation de plusieurs films dans le cadre de l'Année culturelle algérienne en France.