Paix La «porte est toujours ouverte en vue de discussions et de négociations entre les deux rives du détroit» de Taiwan, a lancé le président taiwanais, ce lundi, à l?adresse des dirigeants chinois. C?est devant le Parlement des Marshall, minuscules îles du Pacifique de 60 000 habitants où il effectue un voyage officiel que Chen Shui-Bian s'est dit, une nouvelle fois, disposé, lundi, à des négociations de paix avec la Chine rivale, au moment où le chef de l'opposition taiwanaise achevait une visite historique en Chine. Le président taiwanais avait déjà invité dimanche la Chine à ouvrir un dialogue, directement avec lui, dans une tentative de reprise de l'initiative lors de la visite en Chine du chef de l'opposition Lien Chan. Il a cependant assorti son offre de dialogue des réserves habituelles. Des contacts et des consultations pourraient être lancés à n'importe quel moment, mais ils doivent être «menés sur la base des principes de la démocratie, de la paix et de la parité» entre la Chine et Taiwan, a-t-il averti. Appelant à l'établissement d'un mécanisme destiné à réduire les tensions récurrentes entre les deux s?urs ennemies de l'Asie, M. Chen a souligné que «le détroit de Taiwan est une des zones au monde où le risque de guerre est le plus élevé et ce n'est absolument pas ce que les 23 millions de Taiwanais veulent». A cet effet, «Taiwan va mettre en ?uvre tous les moyens pour maintenir la paix et la stabilité dans le détroit et dans la région», a poursuivi le président devant la presse. La paix et la réconciliation pourraient cependant ne pas être atteintes dans un avenir immédiat, a admis M. Chen, citant un demi-siècle d'hostilités et de confrontation. Cette déclaration intervient le jour où Lien Chan, président du principal parti d'opposition taiwanais, le Kuomintang (KMT), achève une visite historique de huit jours en Chine durant laquelle il a rencontré le président Hu Jintao. Il s'agit du premier déplacement en Chine d'un dirigeant du KMT depuis la fin de la guerre civile en 1949, qui a vu la victoire des communistes à Pékin et la fuite des nationalistes du KMT à Taiwan. «La paix n'est plus une promesse en l'air», a déclaré M. Lien en achevant sa visite à Shanghai, dans l'est de la Chine. «Elle est à notre portée», a-t-il assuré, soulignant que les dirigeants chinois avaient, pour la première fois, répondu positivement à l'idée d'un accord de paix.