Portrait Il est passé du cinéma amateur au professionnel, au début des années 1990, en s'engageant «à produire un film par an», dont le long-métrage cinématographique Toile tatouée. Le réalisateur, dont la carrière a commencé à une période difficile de l'histoire de l'Algérie au cours de laquelle la production cinématographique était en crise, a honoré ses engagements en réalisant plusieurs productions parmi lesquelles, en 1990, un court-métrage sur la Révolution intitulé Proclamation du 1er Novembre et son actuel film Toile tatouée, bientôt prêt à être diffusé sur le grand écran. Avec peu de moyens, mais une volonté de fer, Achour Kessaï a pu présenter son premier court-métrage Proclamation du 1er Novembre au Fespaco de Ouagadougou. Cette même volonté le conduira à réaliser, en 1991, Le Vendeur de neige, avant d'enchaîner, la même année, avec son premier long-métrage, La main de la sorcière, produit par l'Entv. Entre 1992 et 2001, une période de crise marquée par moult plaintes des cinéastes en raison du manque de moyens et de subventions, Achour Kessaï n'a pas baissé les bras et documentaires et films se succèdent. Neuf productions verront le jour durant cette période, des documentaires et des enquêtes sur des thèmes sociaux pour la plupart, à l'instar de Douleurs et espoirs en 1992 dans lequel il a abordé le sujet du suicide en Algérie, outre Les Algériens au Royaume-Uni : rêve et défis, et deux feuilletons pour la télévision : Kan fi zman et Seules les montagnes ne se rencontrent pas. Ces ?uvres lui ont valu plusieurs prix au festival de Tébessa, ainsi qu?aux festivals amateurs internationaux de l'ancienne Tchécoslovaquie, en ex-Yougoslavie, en Belgique et aux Pays-Bas. Achour Kessaï a, par ailleurs, poursuivi son parcours en tant qu'amateur en réalisant d'autres succès à l'instar de Vécu et Lettre de mon village grâce aux enfants de son village d?Ighil Imoula, qui n'ont pas hésité à s'embarquer avec lui dans une belle aventure. Ce réalisateur, qui a su mener avec brio des études universitaires et une carrière professionnelle ambitieuse, a acquis, au fil de ses participations aux différents festivals internationaux, une expérience aussi riche que variée. Fasciné et passionné par son travail, Kessaï a bravé toutes les difficultés pour tenir son engagement et passer du cinéma amateur au professionnel et du documentaire au feuilleton pour enfin commettre son film cinématographique. Gagnant le pari, il s'est aussitôt lancé dans une nouvelle expérience pour réaliser une fiction de 90 minutes. Dans Toile tatouée, Achour Kessaï a tourné à l'étranger, en Angleterre plus précisément, un pays qui suscite un intérêt croissant auprès de beaucoup de jeunes Algériens. Une partie du film a été tournée à Liverpool et l'autre à M'doukal (Batna). A travers ce nouveau film traitant de l'émigration, de la perte et la recherche des racines, Kessaï pose le problème du mariage mixte, source de souffrances, dont les premières victimes sont les enfants.