Bricolage Une fois l?élimination consommée, notre football se retrouve plus que jamais au fond de l?abîme. Que va-t-on faire ? C?est sûr : on prendra un autre et on recommencera. Nous avons trouvé le bouc émissaire en la personne de Fergani, c?est bien. Cependant, sommes-nous plus intelligents que les Sénégalais qui ont remercié le ministre de la Jeunesse et des Sports, excusez du peu, à la suite du match nul concédé à domicile par les Lions du Terenga face au Togo (2-2) ? L?Algérie n?a, depuis 1980, jamais été absente à un tournoi final de la Coupe d?Afrique des nations, excepté l?édition de 1994, mais la défection n?avait rien à voir avec le sport. Cette année-là, sur le terrain, les coéquipiers de Abdelhafid Tasfaout avaient brillamment décroché leur billet qualificatif, mais une faute administrative, appelée communément l?affaire Karouf, ne leur a pas permis de faire le voyage en Tunisie. Hormis cette histoire et depuis 1990, date à laquelle l?Algérie a réussi à décrocher son premier titre continental, l?équipe nationale n?a cessé d?enchaîner les contre-performances au point qu?une équipe comme le Gabon est venue nous corriger, chez nous SVP, sur un score sans précédent de 3-0, alors que ces formations ne rivalisaient pas avec les nôtres auparavant. Des gens diront que le football africain a évolué, c?est sûr, mais ce qu?ils n?osent pas dire, c?est que le football algérien est devenu presque primitif. Rien n?est à sa place, que ce soit au niveau de l?instance qui le gère (la FAF) ou au niveau des clubs. L?Algérie n?a pu constituer une équipe juniors depuis la fameuse génération des Menad, Yahi, Kaci Saïd, Sebar, Osmani et autres. Cette dernière a merveilleusement représenté le pays à la Coupe du monde juniors de 1979 au Japon atteignant même les quarts de finale avant de se faire éliminer par l?Argentine du fameux Diego Armando Maradona. Au moment où les autres pays africains, moins nantis que l?Algérie dans le domaine des infrastructures, ont appris que le développement du football passe par une prise en charge des jeunes catégories, les présidents de nos clubs prennent leur bâton de pèlerin à la recherche d?un produit médiocre (joueurs) contre des sommes astronomiques (primes de signature), qui dépassent la réalité du terrain. La démonstration nous est donnée par des pays comme le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et même le Zimbabwe et l?Angola, nos deux adversaires lors des éliminations jumelées des Coupes du monde et d?Afrique-2006. L?Algérie ne veut pas retenir les leçons même si elles viennent de petits pays, comme le Bénin qui est en train de s?illustrer en Coupe du monde des moins de 18 ans qui se déroule actuellement aux Pays-Bas. Maintenant que Fergani a remis ou a été obligé de remettre sa démission ? peu importe ?, des sources parlent de la désignation du DTN Meziane Ighil et de son adjoint Boualem Laroum pour perpétuer le bricolage. Nonobstant tout le respect qu?on doit à ces deux techniciens qui ont prouvé leur potentiel, cela sera un éternel recommencement. Le football continuera à lutter dans le creux de la vague sans que personne daigne le mener à bon port. Même si l?on fait appel à des techniciens de renommée mondiale, le niveau de notre sport roi ne bougera pas d?un iota et le bricolage a encore de beaux jours devant lui.